Microassurance des risques initiaux · Vers le développement collectif par la résilience individuelle

Michel Vaté, professeur émérite de l’Université de Lyon (IEP), chercheur associé à l’Institut Thomas More • Cet article est la version française d’un article publié en Anglais dans la revue Journal of Insurance & risk Management en janvier 2009 (Inde)

Janvier 2009 • Analyse •


Conséquence du sous-développement, la pauvreté en est aussi une cause, car elle est synonyme de vulnérabilité. Si l’on admet que le développement humain consiste à permettre à chacun de rester propriétaire de soi, ou de le devenir, alors l’assurance des risques initiaux (ceux qui menacent directement la capacité économique des individus-producteurs) réunit trois vertus irremplaçables : atténuer l’effet paralysant du risque et renforcer l’autonomie des personnes ; protéger les acquis des efforts antérieurs et faciliter la restauration des capacités économiques sinistrées ; renforcer la responsabilité des individus considérés comme des acteurs du développement. L’ambition du développement est le lieu d’une contradiction entre la nécessité de prendre des risques pour progresser, et l’impossibilité de les assumer du fait d’une trop grande pauvreté. Ainsi en vient-on tout naturellement à regarder les mécanismes d’assurance comme un facteur déterminant et incontournable d’un développement économique stable et solide des pays émergents. Par ce moyen, et spécialement grâce aux formes adaptées qu’apporte la micro-assurance, la résilience individuelle devient ainsi un facteur de développement collectif.