La révolution de l’autonomie · 30 propositions pour réinventer l’école

L’Éducation nationale ne remplit plus ses promesses. Elle est inefficace, injuste et coûteuse. C’est d’une réforme en profondeur, systémique et ambitieuse dont l’école a aujourd’hui besoin. Découvrez les 30 propositions de l’Institut Thomas More en faveur de la révolution de l’autonomie…

Décembre 2013 • Rapport 13 •


Alors que la publication de l’enquête PISA 2012, qui risque d’être sévère pour le système éducatif français, est imminente, il est urgent de s’interroger sur les raisons de son échec grandissant et de proposer des pistes de réformes enfin neuves. Depuis trente ans au moins, chaque ministre impose sa réforme mais rien ne change. Vincent Peillon ne déroge pas à la règle, avec sa loi de refondation de l’école qui insiste dans la logique centralisatrice et du toujours plus de moyens de ses prédécesseurs…


De fait, l’Éducation nationale ne remplit plus ses promesses. Elle est inefficace et profondément injuste. En comparaison des performances de nos partenaires européens et de l’OCDE, elle est en outre lourdement coûteuse. C’est d’une réforme en profondeur, systémique et ambitieuse dont l’école a aujourd’hui besoin.

Voilà pourquoi l’Institut Thomas More formule 30 propositions en faveur de la révolution de l’autonomie. Cette révolution, c’est celle de la liberté et de la confiance. Liberté d’innover, liberté d’expérimenter, liberté de gérer, liberté de proposer. Confiance dans les enseignants, dans les parents, dans les équipes pédagogiques, dans la communauté éducative. Ce que ces lignes proposent, c’est de donner à l’école, en confiance, la liberté d’accomplir sa mission. La réussite des élèves, qui est l’objectif même de l’école, appelle cette révolution de l’autonomie. Avec plus d’autonomie, la communauté éducative est incitée à l’innovation et à la performance. Avec plus d’autonomie, les établissements ne vivent plus de rentes mais doivent faire la preuve de leur capacité à faire réussir leurs élèves, à répondre à la demande, à participer à une saine émulation entre établissements. Avec plus d’autonomie, les éducateurs peuvent s’adapter à leurs élèves et au contexte local, et inventer les solutions qui conviennent.

Pour donner corps à cette ambition, ce rapport identifie 5 leviers d’action.

Établir le diagnostic de l’épuisement de l’école française

Il convient de commencer par poser un diagnostic lucide sur l’épuisement de l’Éducation nationale, constaté par les acteurs eux-mêmes et par une foule de rapports et d’analyses émanant de toutes parts. De fait, le système éducatif français obtient désormais des résultats médiocres en matière de formation des élèves, est trop coûteux, largement inégalitaire et injuste et enfin trop centralisé.

Favoriser la liberté et l’autonomie pour tous dans le système éducatif

Le point de départ doit être la refonte de l’organisation du système éducatif sur quatre piliers : la suppression de la carte scolaire, l’instauration du chèque éducation, la création et d’« écoles autonomes » et l’autonomie complète des établissements, à la fois en termes de gestion et de pédagogie. Ils pourront choisir leur organisation, leurs enseignants, leurs pratiques. La liberté des responsables d’établissements et des équipes pédagogiques devra être reconnue, leurs performances évaluées et publiées. Le secteur privé pourra être mis à contribution pour financer les structures.

Réaffirmer la transmission des savoirs comme mission fondamentale de l’école

Il conviendra de fixer solennellement l’objectif de maîtrise de la lecture, de l’écriture et du calcul pour tout enfant sortant du CM2, en étant intraitable sur l’objectif et souple sur les moyens d’y parvenir. Apprendre à apprendre et apprendre à vivre ensemble doivent également constituer des axes forts d’une politique de la transmission rénovée et ambitieuse.

Mobiliser tous les acteurs de la communauté éducative pour chaque enfant

La prise en charge individualisée des élèves devra être développée, avec des enseignants formés à cette fin. Mais ce sont aussi les parcours d’orientation des élèves doivent aussi faire preuve d’une plus grande individualisation, ce qui n’est fait qu’insuffisamment à ce jour. Dans cette logique, il convient de s’engager sur la voie de la suppression du collège unique. L’individualisation de la prise en charge des élèves passera en outre par la valorisation de la communauté éducative, qui associera fortement les parents et sera au cœur du système éducatif, sera libre de développer des projets innovants. La réforme des rythmes scolaires, si on veut la faire réussir, devra associer toute la communauté éducative au projet pédagogique de chaque établissement.

Revaloriser le métier d’enseignant

Bénéficiant d’une plus grande autonomie dans leur métier, ils devront pour cela être mieux formés initialement et lors de leur carrière. Leurs parcours retrouveront une dynamique nouvelle par une gestion plus souple, notamment à travers un recrutement par contrats et des allers et retours hors de l’Éducation nationale. Moins nombreux, présents plus longtemps auprès des élèves et de leurs familles, ils seront mieux payés.