Terrorisme, nouvelles menaces et plongée dans les ténèbres · C’est le moment de (re)lire Thérèse Delpech

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

23 janvier 2015 • Analyse •


Le contexte français et la situation générale suggèrent la relecture de Thérèse Delpech. Outre une analyse rigoureuse de la scène internationale et des menaces, on y trouvera une réflexion en profondeur sur le désordre des esprits et la maladie de l’âme qui affecte notre post-modernité. En filigrane, un appel à la lucidité et au redressement. Les attentats terroristes des 7 et 9 janvier 2015 ont stupéfié la France. Flots de paroles et discours autoréférentiels sur la République ont envahi les médias, le bruit général recouvrant les nécessaires questions sur les failles du renseignement, le laxisme judiciaire et le niveau de sécurité du pays. Si François Hollande a préféré demeurer dans le vague quant à la nature de la menace (« le racisme et l’antisémitisme »), son Premier ministre a précisément nommé l’ennemi : l’islam radical. Pourtant, la tonalité dominante révèle une certaine incompréhension de l’époque et le désarroi des esprits (voir le bond dans la consommation de psychotropes et la ruée pour acheter une publication qui se veut, encore et toujours, « bête et méchante »). Il se trouve que la période actuelle coïncide avec le troisième anniversaire de la mort de Thérèse Delpech, disparue le 18 janvier 2012. Cette spécialiste des affaires stratégiques est à l’origine d’une réflexion d’ensemble dont la lecture, et la compréhension, sont le préalable à l’adoption d’une attitude digne de ce nom, dans un monde qui bascule dans l’ensauvagement. Il nous faut revenir au texte pour y chercher la voie du redressement.