Le sommet de Bratislava et les défis géopolitiques de l’Europe

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

Septembre 2016 • Point Clés 17 •


Moins de trois mois après le référendum britannique sur l’Union européenne, les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept se retrouvent à Bratislava, le 16 septembre 2016, afin de contenir l’onde de choc du « Brexit » et de préparer l’avenir du continent européen. Le sommet se tiendra dans un contexte éminemment incertain, voire de confusion générale. En effet, le « leave » britannique demeure en partie théorique, l’article 50 du traité de l’Union européenne n’a pas encore été invoqué et la tautologie martelée par un chef de gouvernement fort embarrassé (« Brexit means Brexit ») ne constitue pas une politique. Quant aux homologues continentaux de Theresa May, ils sont le plus souvent affaiblis par la situation générale de l’Europe et le calendrier électoral.

Plus largement, il est à craindre que la convergence de différentes lignes dramaturgiques au sein de l’Europe et dans son environnement proche ne déclenche ce que la littérature anglo-américaine nomme un « Perfect Storm ». Face à cette montée des périls, il importe que les dirigeants des États européens ne cherchent pas seulement à limiter les effets des forces de dislocation, moins encore à mettre peurs et ressentiments au service de leur agenda politique personnel. La vision du monde doit être claire et articulée, et les objectifs bien circonscrits, à la mesure d’une véritable action politique. Bref, il convient d’ouvrir un horizon, de fixer un cap à l’Europe et d’agir en conséquence.