Législatives 2017 · Les failles du programme économique de la « République en marche ! »

Gérard Dussillol, président du Pôle Finances publiques de l’Institut Thomas More et Sébastien Laye, chercheur associé à l’Institut Thomas More

Juin 2017 • Note d’actualité 42 •


A peu près assuré d’avoir une majorité après les élections législatives des 11 et 18 juin prochains, Emmanuel Macron sera-t-il un président réformateur ? Séduits par le vent de nouveauté qu’il entend incarner et faire souffler sur le pays, nombreux sont ceux, y compris à droite et au centre, qui veulent croire que les Français se sont enfin choisis le président qui saura conduire les réformes difficiles… Il est permis d’en douter quand, comme le fait cette note, on analyse de près les principales mesures du programme de la « Républi-que en marche ! ». Revue de détail.


Élu sur une image de nouveauté qui répondait à l’aspiration de renouvellement de la classe politique attendu par les Français, Emmanuel Macron va-t-il être un président réformateur ? Son programme économique, que la majorité législative qui sortira des urnes les 11 et 18 juin prochains aura à mettre en œuvre, est-il orienté vers une politique de l’offre comme semblent vouloir le croire les responsables de la droite et du centre qui l’ont ralliés ? Ou bien conserve-t-il la nature profondément social-démocrate de la fin du quinquennat de François Hollande ? Les options économiques et budgétaires d’Emmanuel Macron et de sa majorité « République en marche ! » sauront-elles rompre avec les schémas et les réflexes étatistes et bureaucratiques si propres à la France ?

Il est permis d’en douter quand, comme le fait cette note, on analyse de près les principales mesures du programme. A elles seules, les quatre premières mesures étudiées ci-dessous, vont ainsi engendrer entre 38 et 45 milliards d’euros d’impôts nouveaux, un fardeau supplémentaire pesant pour l’essentiel sur les classes moyennes, les retraités et les fonctionnaires.

Loin de diminuer la pression fiscale (47% de notre PIB est alloué aux prélèvements obligatoires) ou la dépense publique (qui représente elle l’équivalent de 57% du PIB), ces mesures s’apparentent souvent à de la pure ingénierie budgétaire ou technocratique. Le programme de la « République en marche ! » diminue certains prélèvements et en augmente d’autres, sans vraiment commencer l’effort de réduction de la dépense publique ou se poser la question du périmètre de l’État. Il modifie certains outils sans rien modifier des paradigmes de fond. Revue de détail…