Juin 2006 • Working Paper 3 •
Dans le cadre du grand débat en cours sur l’avenir de l’Union Européenne (UE), les questions – trop longtemps écartées et que nous croyons essentielles – de l’identité, de la frontière et de la nature politique sont enfin permises. Devant l’ampleur du malaise, on ne peut plus reculer, et c’est tant mieux ! L’un des sujets les plus débattus est celui de la « politisation de l’UE » : faut-il que les institutions européennes (Parlement européen, Conseil et Commission) soient le lieu de débats et de combats politiques sur la base du clivage démocratique gauche/droite, ou bien faut-il, comme ça a été le cas trop longtemps selon le dogme des « ambiguïtés constructives », les en préserver ? Nous répondons clairement et absolument que l’UE doit devenir un objet politique comme les autres. L’UE doit descendre dans l’arène et cesser d’être un produit de laboratoire.
L’Institut Thomas More inaugure ici une série de travaux, concrets et au plus proche des réalités, sur les freins au renouveau nécessaire des institutions européennes – au service d’un projet politique clair et ambitieux. En commençant par le Parlement Européen, il entend marquer ici la prééminence de l’institution européenne la plus politique (avec le Conseil) et, du moins faut-il s’en convaincre et travailler à l’établir d’avantage, la plus légitime.