La diplomatie française au miroir du discours présidentiel

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

 

Mars 2007 • Analyse •


Article paru dans la revue Géoéconomie (N°40, Hiver 2006-2007) de l’Institut Choiseul.


C’est dans un « monde nouveau » que Jacques Chirac accède, le 17 mai 1995, à la présidence de la République française. La « victoire froide » de l’Ouest a bousculé les dispositifs politico-stratégiques et généré d’autres rapports de puissance. Combinaison de solidarité géopolitique occidentale et de sinistrisme idéologique,  le « titisme français » ne peut plus prétendre donner corps à la « Grande Nation » en rusant sur l’axe Est-Ouest. La praxis diplomatique de François Mitterrand et son attachement aux constructivismes déchus – la RDA, l’URSS et la Yougoslavie – ont donné de la France l’image d’un vieux pays, nostalgique du monde bipolaire et désireux de maintenir un statu quo qui n’existe plus. Au sommet de l’Etat, on semblait alors craindre que l’implosion du communisme et les ruptures géopolitiques, par un effet de symétrie, ne s’étendent à la France. Décideur suprême dans le « domaine réservé », Jacques Chirac entend rompre avec l’immobilisme de son prédécesseur et incarner une France plus allante. Au final, les illusions lyrico-diplomatiques et la préférence pour le statu quo l’auront emporté.