Juillet 2007 • Tribune 12 •
Si l’on en croit la doxa, le XXIe siècle sera asiatique et bien des paramètres jouent en ce sens. Il ne faudrait pourtant pas que les Européens oublient les lois d’airain de la proximité géographique – ainsi que celles de la démographie – et ignorent par trop leur voisinage africain. Le vaste monde commence sur l’interface méditerranéenne… Europe et Afrique ont donc pour partie destins liés : voilà une vérité encore difficilement audible à bien des oreilles européennes. Menaces et opportunités se conjuguent sur le continent africain et rendent complexe le décryptage des enjeux. Course sino-occidentale aux ressources pétrolières (et plus largement aux ressources naturelles), déstabilisation régionale, poussée islamo-terroriste, vacillement et faillite d’ « Etats en déliquescence », déplacement de populations et drames humanitaires : l’importance et le nombre des défis humains et géopolitiques appellent une doctrine d’action et des réponses adéquates de la part des Européens. « Challenge and Response » ! Mais en Afrique comme ailleurs et que cela plaise ou non, l’« Europe de la défense » ne peut être pensée sans que la question de l’OTAN et celle des forces américaines ne soient posées. La présente Tribune de Jean-Sylvestre Mongrenier analyse finement la réalité des enjeux militaires et des rapports de forces. L’auteur plaide pour l’action lucide en Afrique d’un « Axe du Bien, sans démesure ni arrogance », capable de soutenir la pacification et le développement qui sont d’abord et avant tout l’œuvre des Africains eux-mêmes. Subsidiarité oblige.