De l’Atlantique à la Caspienne · L’Europe et les enjeux eurasiatiques

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

26 octobre 2007 • Analyse •


Réunis à Lisbonne, les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne sont parvenus, dans la nuit du 18 au 19 octobre 2007, à un accord sur un nouveau traité institutionnel européen. Trente mois après le rejet en France et aux Pays-Bas du projet de Constitution européenne, c’est là une heureuse nouvelle. Une présidence stable remplacera les présidences semestrielles, les pouvoirs du Haut Représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité commune seront renforcés, un nouveau système de vote au sein du conseil des ministres est prévu et la majorité qualifiée sera la règle, exception faite toutefois de la politique étrangère. Pour autant, il faut bien comprendre que les institutions ne sont que des « facilitateurs » et des « stabilisateurs » ; elles ne peuvent pallier l’absence d’énergie et d’élan vital, les failles de la psyché européenne et, consécutivement, la démonisation de la puissance. Par ailleurs, l’Europe-Civilisation ne peut être pensée indépendamment de l’Occident – au plan géohistorique comme au plan géopolitique – et de son hinterland eurasiatique. Ce serait une erreur de négliger la dynamique des espaces – la géographie fondamentale est un « savoir-penser l’espace » – et il nous faut donc revenir sur le sommet des chefs d’Etat des pays riverains de la Caspienne réunis à Téhéran, le 16 octobre 2007.