L’assurance, un nouveau levier pour le développement · Comment orienter la mondialisation financière vers les pauvres

Michel Vaté, professeur à l’Institut d’études politiques de Lyon, chercheur associé à l’Institut Thomas More

Décembre 2007 • Analyse •


Article de Michel Vaté, publié dans le livre collectif Un monde en mouvement : enjeux et défis (sous la direction de Jacques Attali et Christian de Boissieu, éditions Eska, 2007).

Grâce à la mondialisation financière, la planète a aujourd’hui la capacité d’absorber des chocs de taille considérable. Nous savons bien que l’invention des outils de couverture des risques a tenu une place essentielle dans 1’histoire du développement des pays riches. Or, nous observons que la masse des risques auxquels les populations des pays pauvres sont exposées, sans aucune couverture, est une cause majeure de persistance de la pauvreté. La question essentielle à se poser est la suivante : comment orienter la mondialisation financière vers les pauvres ?

La capacité financière est telle – quantitativement et techniquement qu’elle permet d’absorber aujourd’hui des chocs beaucoup plus importants que jamais auparavant. On observe, par ailleurs, une vulnérabilité des populations qui est un obstacle majeur au développement. Il apparaît donc nécessaire de commencer à s’intéresser, d’une part au montage d’un réseau permettant de relier les besoins locaux ressentis au plus près de l’endroit où le développement se crée, et d’autre part à cette capacité, plus lointaine, susceptible d’absorber le trop-plein des risques là où ils peuvent ruiner les efforts de développement. Tout naturellement, on en vient à penser que des mécanismes d’assurance sont appelés à jouer un rôle important dans ce domaine.