30 juin 2008 • Analyse •
Le 26 juin 2008, le Roi d’Espagne, Juan Carlos, était à Séville pour assister à la présentation du premier A-400M, un nouvel avion de transport stratégique construit par EADS. Cet appareil est le premier d’une série de 192 exemplaires, commandés par six pays européens membres de l’Union et de l’OTAN, ainsi que la Turquie (membre de l’OTAN), la Malaisie et la République Sud-Africaine. La mise en œuvre de ce programme aéronautique et les retards de livraison (le premier appareil sera livré en 2010 au lieu de 2007) illustrent les difficultés inhérentes à ce type de projet, tant aux plans politique et budgétaire que technologique et industriel. L’enjeu est éminemment géostratégique : l’A-400M doit répondre aux besoins de projection de forces et d’équipements sur des théâtres d’opérations extérieurs, besoins identifiés dans le cadre de l’Union européenne et dans celui de l’OTAN. D’autres pays européens se sont accordés au sein de l’organisation atlantique pour acquérir des C-17, un avion de transport stratégique construit par Boeing. Ces diverses coopérations, en termes de structures et de moyens, conditionnent la capacité de l’Union européenne et des Etats-Unis à « constituer une formidable force au service du bien dans le monde »,selon les termes de la « Stratégie européenne de sécurité » (12 décembre 2003).