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22 décembre 2008 • Analyse •
Si l’on en croit la doxa, la présidence française de l’Union européenne s’achèverait par un succès sans précédent. Selon les hommes de l’Elysée, la France aurait ravi à l’Allemagne la direction des affaires européennes. Pour donner forme à sa vision et organiser la future architecture de l’Europe, Nicolas Sarkozy parierait sur l’entente avec le Royaume-Uni et l’excellence des relations avec la Russie. Les exégètes de la « pensée présidentielle » crient au génie diplomatique mais les faits portent au scepticisme. Le schéma de pensée « Paris-Londres-Moscou » n’ouvre pas de perspectives claires pour l’Union européenne et l’« Europe des Etats », officiellement prônée à Paris, peine à dépasser la somme des parties. En définitive, la ruse ne saurait pallier le manque de force.