3 mars 2009 • Analyse •
Lors du sommet de Strasbourg-Kehl (3-4 avril 2009), la France devrait annoncer sa pleine participation aux structures militaires de l’OTAN. L’an passé, elle avait déjà accru sa contribution en Afghanistan, devenant ainsi un acteur significatif sur ce front islamique (Bucarest, 2-4 avril 2008). Le retour dans la structure militaire est perçu comme une rupture dans l’attitude française vis-à-vis de l’OTAN. Il ne faudrait pourtant pas oublier que la France est l’un des membres fondateurs de l’Alliance atlantique. Suite au retrait des armées françaises, en 1966, l’OTAN est devenue, pour une partie de l’opinion publique et de la classe politique, un « épouvantail ». Dans les années qui ont suivi, les autorités françaises se sont pourtant employées à réduire la fracture entre la France et l’OTAN. A la fin de la Guerre froide, François Mitterrand puis Jacques Chirac ont cherché à promouvoir l’Europe de la défense contre l’OTAN mais de nouveaux défis les ont amenés à s’investir plus dans les structures atlantiques. En fait, la pleine participation de la France serait l’aboutissement d’une évolution de longue durée amorcée dès les années 1970 ; si rupture il y a, elle relève de la psychologie politique. L’enjeu est de réduire les « dissonances cognitives », à savoir l’écart entre les représentations mentales et les réalités stratégiques.