La faillite de la « Russie nouvelle » · L’affaire Khodorkovski comme révélateur

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

10 mars 2009 • Analyse •


Le 3 mars 2009 s’est ouvert à Moscou le second procès de Mikhaïl Khodorkovski, ancien PDG du groupe pétrolier Ioukos. Alors que des rumeurs malveillantes l’accusaient de préparer un coup d’Etat, l’oligarque russe était arrêté, le 25 octobre 2003, sur le tarmac d’un aéroport sibérien ; cette date marque un tournant dans l’histoire politique immédiate de la Russie. Deux ans plus tard, Mikhaïl Khodorkovski était condamné à huit ans de réclusion, pour fraude fiscale, puis interné à Tchita (Sibérie), à proximité de la frontière russo-chinoise. L’homme comparaît aujourd’hui pour d’autres accusations de détournements de fonds et de blanchiment. Il encourt vingt et une années supplémentaires de prison. L’affaire Khodorkovski illustre les dérives de la Russie post-soviétique et les réalités du « système Poutine ». A l’heure où les capitales occidentales retentissent d’appels à une coopération forte avec Moscou, il faut en méditer les enseignements historiques et politiques.