15 juin 2009 • Analyse •
Le sommet d’Iekaterinbourg (Oural), qui réunit les pays dits du « BRIC », appelle l’attention sur ce concept géoéconomique forgé voici quelques années, concept prétendument prospectif dont on voit mal la traduction concrète, c’est-à-dire en termes géopolitiques, sur la scène internationale. C’est dans le discours de Munich, prononcé le 10 février 2007 dans le cadre de la Wehrkunde, que Vladimir Poutine (alors président) a posé la Russie comme « puissance émergente » inscrite dans la globalisation, à même de traduire en influence politique la forte croissance économique tirée par les cours du pétrole et du gaz. La référence au « BRIC » donnait une touche de prospective et de modernité, voire de futurisme, à un discours centré sur l’apothéose de l’Etat, la restauration de la domination politique et l’apologie de la puissance (la « derjava »). Le concept de « BRIC » n’est pas seulement le fil d’une réflexion d’ordre géoéconomique mais une manière de mettre l’accent sur des centres de pouvoir et des sources de puissance qui sont situés à l’extérieur de l’aire occidentale et de l’Asie maritime (Japon et nouvelles puissances industrielles d’Extrême-Orient).