25 juin 2009 • Analyse •
A l’approche des élections parlementaires européennes, le thème de l’« Europe des nations » et celui de l’impossible dépassement des souverainetés étatiques font leur réapparition. Pour les nationalistes de toutes obédiences, la volonté de mettre en commun les souverainetés et rechercher des synergies entre pouvoirs, par le truchement de l’Union européenne, seraient une entreprise tout à la fois inutile et nuisible. En d’autres termes, l’Etat-nation serait la raison et la fin de l’Histoire. Pourtant, l’ordre international hérité des traités de Westphalie et du Congrès de Vienne n’est plus ; les contraintes de structure et l’extension des ordres de grandeur ont battu en brèche la théorie, forgée par Jean Bodin, d’une souveraineté absolue, toute-puissante et indivisible. Par ailleurs, la souveraineté est un attribut du commandement politique et ce concept n’est donc pas lié à une forme historique particulière. Jurisconsulte rhénan, Johannes Althusius permet de penser une autre forme de souveraineté, déployée et partagée entre les différents échelons de pouvoir d’un ensemble politique.