20 mai 2011 • Note •
Antonin Tisseron présente sa note en vidéo
Les bouleversements politiques dans le monde arabe ont pris de court les puissances mondiales malgré des pressions internes depuis longtemps diagnostiquées. Sous l’effet des révolutions tunisienne et égyptienne ainsi que de la guerre civile en Libye, le visage de la nouvelle Méditerranée s’esquisse à peine. Force est cependant de constater que, pour l’Union européenne, ces mutations renvoient aux limites de la politique mise en place jusque là. Dans un contexte de vulnérabilité accrue des pays du sud de la Méditerranée, refonder la relation euro-méditerranéenne s’impose. Les tendances inquiétantes sont en effet nombreuses. Mais face à ces risques et menaces, plus que la seule politique de voisinage, c’est l’identité et le rapport au monde des Européens qui doivent être questionnés.
Alors que la Libye s’est enfoncée dans une guerre civile aux conséquences qui s’annoncent lourdes pour la région, les révoltes et révolutions en Afrique du Nord ont modifié le visage de la Méditerranée. L’afflux de milliers de migrants tunisiens sur les plages italiennes et l’île de Lampedusa, les incertitudes sur l’avenir de la Libye avec l’implication de combattants étrangers et les incidences de la guerre civile sur les pays voisins en disent long sur les défis qui attendent la région. Devant l’instabilité de l’Afrique du Nord et les menaces qui se profilent, les Européens se doivent de repenser les relations euro-méditerranéennes et leur place dans un monde secoué par les passions et les jeux de puissance.