28 octobre 2011 • Analyse •
La crise de la dette met au centre du débat politique français la question de nos finances publiques. On connaissait depuis longtemps cette dérive de nos comptes publics, mais personne à gauche comme à droite n’a eu depuis plus de trente ans le courage de s’y attaquer. Aujourd’hui la fête est finie : ce qui est en jeu cette fois, c’est l’explosion de l’euro avec toutes les conséquences qu’on peut imaginer. Pourtant on continue comme si de rien n’était : les annonces d’économies faites par le Premier ministre le 24 août dernier sont bien timides : ce qu’on nous présente comme des économies de 12 milliards ne sont en fait à 90% que des « économies fiscales » – autrement dit des augmentations de la pression fiscale…
Mais ce petit jeu a lui aussi ses limites : on ne pourra augmenter indéfiniment les impôts. C’est à une remise en cause profonde du fonctionnement de notre appareil d’Etat et de notre système social à laquelle nous sommes appelés, si nous ne voulons pas sombrer dans une crise majeure. Le rapport « 163 milliards de plus… Analyse comparative de la dépense publique en France et en Allemagne », publié par l’Institut Thomas More en mai dernier avait mis en lumière des masses d’économies potentielles considérables. Gérard Dussillol, président de la Commission Finances publiques de l’Institut Thomas More, qui a piloté le rapport, revient sur l’urgence et l’ampleur des mesures à prendre, et propose aux responsables politiques un argumentaire pour le faire entendre aux Français. La campagne présidentielle de 2012 sera-t-elle l’occasion de ce rendez-vous du courage ?