Février 2012 • Note de Benchmarking 8 •
Lorsqu’on parle d’éducation, on pense généralement à la qualité de l’enseignement, à son contenu et à ses méthodes, à la salle de classe et à l’école, à l’enseignant et à l’épanouissement de nos enfants, pas à son coût. L’éducation, qui est un investissement sur l’avenir, est à la base de la réussite collective d’une nation. De ce point de vue, aucune dépense ne semble « de trop », si elle contribue à la réussite à la fois commune et personnelle des élèves. Or, l’école française est en crise. Notre pays connaît une performance assez médiocre dans le classement PISA qui compare les systèmes scolaires des pays de l’OCDE. Son système est parmi les plus inégalitaires. Une étude de la Cour de Compte en 2010 a montré qu’environ 40% des élèves ne maîtrisent pas les bases de l’enseignement, à savoir proprement lire et calculer, à la sortie de l’école primaire.
Cette crise de l’école vient assurément de l’épuisement d’un modèle éducatif centralisé, sur-administré, uniformisé et épuisé par la logique du « toujours plus ». Il faut avoir le courage de le reconnaître, et celui de penser un autre modèle. Mais la dégradation alarmante des finances publiques françaises nous obligent à imaginer ce nouveau modèle dans un contexte inédit en France : l’impérieuse exigence de la baisse de la dépense publique. Une baisse nécessaire. Une baisse souhaitable. Une baisse possible.
Tel est l’enjeu du débat sur l’école qui attend le nouveau gouvernement. Tout récemment encore, François Hollande réaffirmait sa volonté de réformer en profondeur le système éducatif. Dans la présente note, l’Institut Thomas More prend le président au mot, en étudiant de près les coûts et les moyens de l’école (primaire et secondaire) en France au travers d’une étude comparative.
Si nous avons arrêté notre choix sur l’Allemagne, ce n’est pas seulement parce que notre voisin d’Outre-Rhin connaît une réussite économique enviable et dispose de finances publiques plus saines que les nôtres. C’est aussi parce que le nombre d’élèves est comparable (autour de 11 millions) et que ses performances sont proches des nôtres dans le dernier classement PISA de 2009 : l’Allemagne est 20e et la France 22e. Des résultats médiocres dans les deux cas… mais atteints par l’Allemagne à un coût nettement inférieur.