Mars 2012 • Note de Benchmarking 10 •
Partie intégrante d’un « modèle social » qui tourne de plus en plus à vide, le système de santé français est épuisé. S’il continue heureusement encore d’offrir aux Français un niveau de soins performant, son organisation, sa structure, ses principes directeurs, son financement sont aujourd’hui à bout de souffle. Les réflexions se multiplient pour alerter les responsables politiques et dessiner les voies, parfois contradictoires, de réformes possibles.
Les raisons de l’urgence de la réforme sont connues : vieillissement de la population, désir d’un « mieux être » croissant dans la population, spécialisation professionnelle accrue, équipements de plus en plus coûteux, etc. De fait, les dépenses de santé ne cessent de croître. Si l’on veut que demain l’accès aux soins reste permis à l’ensemble des citoyens, on ne peut pas ignorer la question des dépenses. Et si une augmentation annuelle de 2,2% en moyenne depuis l’an 2000 ne paraît pas extraordinaire en valeur relative, cela représente près de 5 milliards d’euros de plus chaque année… Les dépenses publiques pour la santé représentent déjà, selon Eurostat, 9,3% de notre PIB et croissent plus vite que lui. Dans le contexte de crise et d’incertitude économique que nous connaissons, ce mouvement ne va pas fléchir. Nous sommes entrés dans un cycle d’accroissement structurel des dépenses de santé. L’enjeu compliqué qui est devant nous sera donc de trouver la bonne combinaison entre maîtrise de la dépense structurelle, baisse des coûts de structure et maintien de la bonne qualité des soins dont les Français bénéficient aujourd’hui… pour qu’ils puissent encore en profiter demain.
Devant l’urgence de la situation, les solutions avancées jusqu’ici par les candidats à l’élection présidentielle semblent bien légères. L’approche comparative avec l’Allemagne que nous proposons dans la présente note offre une vision à la fois synthétique et précise de l’ampleur de l’effort de la réforme à produire. La comparaison avec l’Allemagne est justifiée par la taille des populations et surtout la qualité de soins qui sont comparables. Mais on trouve d’autres similitudes, avec une densité de la population médicale et une espérance de vie qui ne diffèrent que légèrement. Mais les Allemands parviennent à ces résultats à des coûts significativement plus bas.
De quoi donner des idées à des responsables politiques en mal d’innovation et d’audaces…