Juin 2013 • Note d’actualité 8 •
La réforme de la formation professionnelle a pris une place déterminante dans l’agenda du gouvernement et constitue un des thèmes principaux de la conférence sociale des 20 et 21 juin 2013. Mais alors que nous sommes entrés dans un nouveau siècle de développement technologique, alors que les rapports à l’entreprise se sont transformés pour s’adapter aux nouvelles organisations et alors que nous sommes définitivement entrés dans l’ère de la connaissance, du travail en réseau et des communautés de pratiques, la formation professionnelle continue (FPC) n’a intégré aucune de ces mutations. Les méthodes et les principes de base de l’« apprenance » sont révolutionnés, la construction des parcours professionnels ne ressemble plus du tout à ce qu’il en était en 1971 lors de la création du principe de FCP par Jacques Delors. La FPC doit donc être radicalement revue pour répondre aux nouveaux enjeux économiques et sociétaux et (re)devenir un levier pour soutenir l’employabilité de tous et la qualification de chacun.
Il s’agit avant tout de désenclaver la formation professionnelle pour la mettre au service de l’employabilité des citoyens – et non de l’emploi. Ce désenclavement passe par le développement des liens entre l’éducation nationale et le monde du travail, le renforcement du rôle et des contributions de l’entreprise dans l’accès au monde du travail des moins qualifiés, l’acquisition d’une culture économique et entrepreneuriale pour tous, dés le collège, en portant les efforts sur une appropriation des responsabilités. Il s’agit également de mettre en œuvre de manière efficace les lois en cours concernant l’obligation des entreprises à anticiper et à développer l’employabilité de leurs salariés (accord national interprofessionnel (ANI) de 2004) et loi Borloo pour la « Gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC) » de janvier 2005) et de mettre tout en œuvre pour augmenter la confiance réciproque des dirigeants d’entreprise et des partenaires sociaux.
Ce programme ambitieux ne demande pas au fond de moyens accrus ni de nouvelle réforme du système actuel, mais plutôt d’un grand effort de simplification pour libérer l’initiative des salariés, soutenir l’engagement sociétal des dirigeants d’entreprises et augmenter le capital social de notre pays. Cela passe par une inévitable réflexion sur l’adaptation et la réallocation des prélèvements obligatoires, sans les alourdir. Dés lors, il deviendrait possible de faire mieux avec moins.