La Russie et l’Organisation de Coopération de Shanghaï · Les dynamiques asiatiques comme alternative à l’Occident ?

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

11 juin 2012 • Analyse •


Réuni à Pékin, les 6-7 juin 2012, le sommet de l’OCS (Organisation de Coopération de Shanghaï) a permis aux dirigeants de la Russie et de la Chine d’afficher leurs convergences. Ce n’est pas seulement une mise en scène. Vladimir Poutine a d’autres priorités qu’un véritable partenariat d’ensemble avec les Occidentaux. Il entend donner forme à une sorte de Russie-Eurasie et se tourner vers le « monde des émergents ».

Si Vladimir Poutine a pu décliner l’invitation au G8 de Washington ainsi qu’au sommet euro-atlantique de Chicago, les 18 et 19 mai derniers, un tel comportement vis-à-vis de la Chine et des Etats de l’OCS (Organisation de Coopération de Shanghaï), était inconcevable. De fait, le sommet de Pékin aura soigneusement mis en scène la relation spéciale entre les présidents russe et chinois. Il ne s’agit pas d’un leurre destiné à rehausser la position russe dans la négociation d’un « grand marché » avec l’Occident. Poutine entend être le refondateur de la Russie définie comme une puissance eurasiatique et rassemblant autour d’elle l’ex-URSS (voir le projet d’Union eurasienne). Plus largement, le partenariat sino-russe et la promotion de l’OCS comme forum de coopération et de sécurité visent à marginaliser les puissances occidentales en Haute-Asie, d’où l’importance qu’il faut accorder aux logiques qui sous-tendent l’événement.