Septembre-octobre 2019 • Analyse •
Si la Chine fait l’objet depuis bien longtemps de toutes sortes de prophéties annonçant comme tout aussi inéluctables son émergence ou sa chute prochaine, la République populaire se construit un futur qui, cent ans après son avènement, doit la replacer au centre du monde… Un futur auquel certains Chinois ne semblent toutefois plus prêts à sacrifier leurs libertés.
« L’espèce humaine, à laquelle appartiennent tant de mes lecteurs, a joué depuis le commencement, et continuera de le faire jusqu’à la fin, à des jeux d’enfants, ce qui est bien désagréable pour les quelques personnes qui sont devenues des grandes personnes. L’un de ces jeux favoris s’appelle « laissez le lendemain dans l’ombre », connu également (…) sous le nom de « démentir le Prophète ». Les joueurs écoutent avec beaucoup de soin et de respect tout ce que les hommes intelligents ont à leur dire sur ce qui se passera à la génération suivante. Puis, les joueurs attendent que tous les hommes intelligents soient morts et ils les enterrent gentiment. Et puis, ils font le contraire de ce que les gens intelligents avaient prévu » (G.K. Chesterton, Le Napoléon de Notting Hill).
C’est un plaisir partagé sous toutes les latitudes que de se moquer, comme le fit en son temps Chesterton, de ces prophètes de tous poils qui se trompent avec constance dans leurs prédictions. La Chine elle-même fait l’objet depuis bien longtemps de toutes sortes de prophéties qui annoncent par exemple son émergence inéluctable jusqu’à la première place parmi les puissances, ou sa chute prochaine, tout à fait inéluctable elle aussi. Il est donc bien improbable que l’avenir de la Chine n’ait pas été déjà décrit par l’un quelconque de ces nombreux prophètes, mais le problème bien sûr est qu’il est impossible de savoir aujourd’hui de qui il s’agit. Celui dont c’est le tour de livrer ses prédictions sur un sujet si rebattu peut être embarrassé, voire rétif à se joindre à la cohorte de ceux dont on a le droit de rire. Mais je ne me déroberai pas, à la condition cependant qu’on me suive dans deux remarques préalables.
1. La figure du prophète est une invention du judaïsme : le prophète se situe à l’écart du pouvoir et porte sur lui un regard sévère, au point parfois de susciter sa colère. Dépositaire d’une parole qui se veut divine, auteur de prédictions qui mettent à mal les récits officiels du pouvoir, le prophète juge le monde en lui promettant parfois le pire. En Occident, la parole prophétique, sous la forme sécularisée de l’intellectuel par exemple a joué un rôle important dans l’émergence d’un discours critique du pouvoir, susceptible de faire émerger la vérité, malgré la volonté naturelle du pouvoir d’occulter ce qui contredit sa propre vision du futur. Le monde chinois ne connaît guère l’équivalent de cette institution. La parole prédictive, oraculaire ou divinatoire y est le monopole du pouvoir politique. Le sinologue Edouard Chavannes affirme ainsi que « [l]’Empereur (…) apparaît comme le juge universel du bien et du mal, comme le dispensateur suprême de l’éloge et du blâme, dans le monde visible et dans celui qui est invisible : il est le souverain qui règne à la fois sur les corps et sur les âmes, sur les vivants et sur les morts, sur les hommes et sur les dieux ; en lui se réalise l’étroite union de la politique, de la morale et de la religion, principe fondamental du gouvernement chinois ; il est véritablement le Fils du Ciel, et son omnipotence absolue et sacrée provient de ce qu’il est le mandataire du Ciel sur la terre » (1).
2. Comment le subtil Edouard Chavannes en arrivait-il, il y a déjà plus d’un siècle, à avancer une thèse aussi forte ? En lisant et prenant au sérieux les textes canoniques de la tradition politico-religieuse chinoise. Depuis trois mille ans au moins, les textes sacrés l’affirment : « rien de ce qui est sous le Ciel n’échappe à l’emprise du Souverain ». Ni le passé, ni le présent, ni le futur. Hier « tout ce qui est sous le Ciel (天下Tianxia, le monde) », était le fruit des sacrifices du Fils du Ciel, (天子 , Tianzi, l’empereur). Sans l’empereur et son activité rituelle minutieusement codifiée, le monde s’effondrait sous l’effet des catastrophes (naturelles ou politiques, c’était au fond la même chose). Ainsi, plus encore que simplement contrôler ce qui se dit sur le passé, le présent et le futur de la Chine, le pouvoir prétend produire ce passé, ce présent et, surtout, ce futur. Sa parole, investie de l’aura sacrée de qui est au pouvoir, est essentiellement performative. Elle créée le monde en le disant. C’est d’ailleurs l’origine même de l’écriture chinoise. Produit dérivé de l’activité sacrificielle, l’écriture en Chine naît avec des textes oraculaires inscrits sur des os de bovidés et des écailles de tortue durant la dynastie Shang (vers 1300 avant J.-C.). Ces textes produits par l’action rituelle du souverain, portaient en eux-mêmes ce que devait être le futur de la communauté politique. La chose était contenue dans le mot.
Le futur de la Chine selon Pékin
Ainsi, puisqu’il porte la seule parole vraiment autorisée, tournons-nous d’abord vers ce que nous dit l’actuel souverain, Xi Jinping, du futur de la Chine. Demain, en 2049, pour les cent ans du Parti communiste, le grand projet de restauration de la nation chinoise sera réalisé, et de nouveau le monde-Tianxia sera sous l’emprise du pouvoir chinois. Car la restauration d’une Chine puissante et resplendissante, ce sera aussi la restauration des vertus politico-religieuses de son principe actif, c’est-à-dire de son gouvernement et de ce qui le détermine, le Parti Communiste Chinois (PCC). Ainsi le futur dans lequel se projette la Chine, sera un retour vers le passé de la Chine impériale : un futur où le monde-Tianxia sera non seulement contrôlé par l’Etat-Parti, mais aussi, comme sous la dynastie Shang, produit par les mots et les actes de celui qui aura installé son trône dans le sens de l’Histoire : le président de la République Populaire de Chine (RPC), et mandataire du Ciel, aidé de sa bureaucratie céleste, le susnommé PCC. Tout ce qui sera aura été voulu, planifié, conceptualisé, maquetté, réalisé. Puisque la volonté du souverain est le monde, pas un recoin du réel n’existera pour lui-même, dans ce qui serait une manifestation gratuite et libre de la vie. Ainsi, du souverain la volonté sera faite sur la terre comme au ciel, sans que nos prières soient pour cela nécessaires.
Ecoutons encore attentivement ce que Pékin nous dit de ce que seront la Chine et le monde: c’est à une reconfiguration totale du monde que procède virtuellement la Chine, après le siècle des humiliations (1839-1949), terrible parenthèse de l’histoire humaine durant laquelle, alors que s’agitaient les puissances maléfiques sur la scène du monde, elle fut outragée et méprisée, passive victime des appétits barbares de démons étrangers venus des extrémités du monde pour saccager le centre de la civilisation mondiale. Le Ciel se taisait alors. C’est qu’Il avait retiré son mandat à la dynastie mandchoue, par là-même jugée traîtresse à sa mission civilisatrice.
Le Ciel qui avait alors abandonné la Chine parle aujourd’hui de nouveau, par le truchement de son Fils Xi Jinping qui nous annonce qu’en 2049, cent ans après la création de la Nouvelle Chine par le PCC, la Chine s’approchera enfin du centre de la scène mondiale qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Prophétisés d’abord en Occident depuis au moins Napoléon, le réveil puis la montée en puissance de la Chine n’auront pas de fin : à Pékin c’est officiel, les courbes montent jusqu’au ciel. Les étapes incontournables du « retour de la Chine au centre de la scène mondiale » sont inscrites dans le marbre des « rapports au Congrès », interminables discours de plusieurs heures qui se présentent comme « une analyse exemplaire de l’état de l’Univers » et procèdent « à une recomposition idéologique de la réalité » (2).
L’Empire 2.0 : virtualisation de la Chine
Dans la Nouvelle Chine, officiellement établie par la volonté du Parti communiste chinois en 1949, les villes nouvelles et les nouvelles technologies s’épanouissent et anéantissent les formes antiques et charnelles des campagnes et des villes (souvent même en prétendant les « restaurer »), souillées par les humiliations occidentales et japonaises, par « les influences étrangères » qui polluent et fracturent la Chine. Le pays est quadrillé par les caméras de surveillance : tout le territoire est numérisé et présenté en temps réel au souverain en une éternelle offrande à sa gloire. Le monde que son discours a fait lui sera restitué intact sous la forme virtuelle et lisse d’un film de propagande. Le crime parfait, sans culpabilité ni sanction, est celui de la disparition de la matérialité du corps. Il n’y aura plus aucun accroc, plus aucun « incident » dans le défilement numérisé des jours. Plus aucune dissidence viable. Ou plutôt, le dissident, celui qui veut faire sécession, politiquement, spirituellement, intellectuellement, ethniquement, religieusement, sera châtié sans pitié, mais aussi sans laisser de trace, par le pouvoir rendu omniscient et omnipotent grâce aux révolutions sociales et numériques (c’est tout un) dont il est le maître. Et ce châtiment potentiel qui plane sur l’ensemble d’un corps politique parfaitement soumis, cette disparition des corps rebelles dans le trou noir de l’appareil policier, sera la manifestation la plus éclatante de sa souveraineté incontestable.
Apprivoisée par la machine, la bête politique, la foule chinoise, qui a longuement rugi durant le tumultueux XXe siècle, sera définitivement domptée. Le visage de chaque citoyen sera à chaque instant « reconnu » par la machine. A travers chacun de ses mouvements, chacun de ses achats, il lui présentera sa face qui la virtualisera grâce à ses logiciels et lui accordera ou non l’autorisation de se mouvoir dans le monde, de manger et de boire, de se divertir ou de prier, bref, de vivre. Son existence même deviendra l’objet d’une autorisation administrative réitérée à chaque instant. Les méchants inscrits sur les listes noires du « système de crédit social » (3), les mauvais payeurs, la mauvaise herbe qui pousse hors des sentiers battus de la civilisation, tous ceux-là, empêtrés dans la matérialité de leur corps invirtualisable ne pourront « plus faire un pas sous le Ciel » (4), tant la machine sera partout présente pour distinguer le bien du mal, et pour permettre aux bons, libérés des chaînes de la matière, de se mouvoir sans entrave tout en empêchant les méchants d’agir. Chacun, récompensé pour ses bonnes actions et puni pour les mauvaises actions qu’il serait susceptible de commettre sera soucieux d’engranger les bons points en balayant la chaussée, en visitant les personnes isolées, en écoutant la bonne parole du Fils du Ciel sur les applications du Parti, en dénonçant ceux qui menacent le Parti et l’harmonie. La Chine deviendra un beau pays civilisé et bien rangé, où la hiérarchie sociale sera approuvée et justifiée par le pouvoir. Un pays où les riches seront présumés honnêtes et les pauvres malhonnêtes car on interdira aux citoyens inscrits sur les listes noires de prendre des billets de première classe ou d’acheter des résidences secondaires.
Quel esprit pervers osera se plaindre de ce que les bons soient récompensés et les méchants sanctionnés ? Qui ne voudrait d’une société aussi belle, aussi transparente à elle-même et aussi juste, d’une justice absolue et totale, où le jugement du monde se confond avec le jugement de Dieu, puisque Dieu et le monde ne font qu’un en la personne du souverain ? « Ça serait pourtant pas si bête s’il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants » (Louis-Ferdinand Céline).
Voilà donc l’Utopie enfin réalisée. Toute matière, tout lieux réel et concret, tout ambiguïté et tout doute, toute indistinction entre le bon et mauvais, entre le bien et le mal, entre l’ombre et la lumière, toutes choses jusqu’ici indéfectiblement liées à la condition humaine et à sa matérialité, s’évanouissent ainsi dans la virtualité et la transparence de la nouvelle humanité qui sera produite par le « système de crédit social » chinois.
La Chine est-elle l’avenir de Taïwan ?
Sur le front géopolitique également, la justice des dieux et celle des hommes ne feront bientôt qu’une, s’il faut en croire la rhétorique chinoise. Pékin l’affirme, c’est « le sens de l’Histoire », la Chine et Taïwan sont une seule et même nation pour l’éternité. Il n’est pas en effet de question géopolitique plus importante pour la Chine que la question taïwanaise, une cause « sacrée » selon la Constitution chinoise. La politique taïwanaise de Pékin est un exemple parfait de la façon dont Pékin ensevelit la réalité du passé, du présent et de l’avenir sous une rhétorique performative. Pour Pékin, Taïwan était autrefois est aujourd’hui et sera demain chinoise, quand bien même une hypothétique et innommable réalité dirait autre chose. C’est que pour Pékin, la séparation de l’île de Taïwan d’avec le Continent est la conséquence des « humiliations » que les puissances japonaise et occidentales ont fait subir à la Chine. Taïwan est devenue japonaise à la suite d’un traité que la Chine affirme « inégal », celui de Shimonoseki, signé entre le Japon impérial et la Chine des Qing, après une défaite militaire chinoise en 1895. En 1945, Tchang Kaï-chek se voyait confier la gestion de l’île par les forces américaines, et en 1949, après la défaite des forces du Kuomintang face aux communistes, Tchang Kaï-chek se replie sur l’île et y défend l’unicité de la Chine, malgré la réalité de la séparation. Il est rejoint en cela par le régime communiste qui refuse de prendre acte de la divergence entre le réel (la séparation de fait de Taïwan et du Continent) et son désir (l’unité de la Chine et de Taïwan). Ainsi Pékin ne revendique pas Taïwan, mais Pékin fait comme si, et demande au monde entier de faire comme si, Taïwan appartenait déjà à la Chine. Cependant, le régime taïwanais s’est démocratisé et a renoncé à ses chimères unificatrices, s’appuyant au contraire sur l’identité taïwanaise et à l’attachement du peuple taïwanais à ses libertés pour refuser tout rapprochement politique avec la Chine. Ainsi, tandis que la Chine s’entête dans la rhétorique de l’unicité de la Chine, Taïwan cultive son identité et ses relations avec le Japon, les Etats-Unis et l’ensemble des démocraties du monde. Tandis que la Chine se berce de l’illusion selon laquelle seule une petite minorité de Taïwanais, qu’il sera toujours possible de punir un jour refuse l’unité, le corps politique taïwanais se consolide, à l’écart de la Chine, voire contre elle.
Ainsi, exposant dans toute sa brutale candeur la politique de Pékin à l’égard de Taïwan, le ministre chinois de la défense peut-il menacer d’envahir Taïwan au nom de la défense de l’intégrité territoriale de l’île (5) !
Le retour du réel ?
« Le réel disait Jacques Lacan, c’est quand on se cogne ». Et voilà que la Chine aujourd’hui et sans doute plus encore demain, risque de se cogner à cette maudite réalité que Pékin imaginait engloutie dans son rêve de performativité. Les marges de la Chine, Taïwan d’abord, Hong Kong ensuite ne partagent pas le rêve de restauration de la grande puissance chinoise d’avant la rencontre avec les Occidentaux. Hongkongais et Taïwanais voient au contraire même parfois dans leur passé colonial, britannique et japonais, un âge d’or qu’ils sont prêts à mettre en avant contre Pékin. Alors que pendant longtemps, depuis au moins le voyage de Kissinger et de Nixon en Chine en 1972, l’Occident avait voulu se convaincre que la réunification de Taiwan et de la Chine allait dans le sens naturel de l’histoire, les pays occidentaux prennent peu à peu conscience que ce ne serait pas le cas. Les mensonges de Pékin ne sont pas la réalité de demain.
A l’intérieur des frontières, tout n’est pas simple non plus, et ne correspond guère à la vision idéale d’une société harmonieuse et civilisée que défend Pékin. Les minorités ethniques, au Tibet et au Xinjiang notamment sont ensevelies sous le nombre et sous la propagande. Le Xinjiang est devenu une vaste prison à ciel ouvert, à mille lieux de la société ouverte, moderne et opulente que décrit la propagande. La tolérance, l’harmonie et la défense de la diversité professée par Pékin sont étouffées par la propagande et le pharisaïsme du Parti, où se manifeste parfois benoîtement le complexe de supériorité que la civilisation chinoise éprouve à l’endroit des cultures folklorisées de ses minorités ethniques.
Mais les élites chinoises elles-mêmes doutent du méta-récit qu’elles ont mis en place de l’émergence et de toute-puissance de la Chine. Bien souvent, elles placent ce qu’elles ont de plus précieux, leur argent et leurs enfants, à l’étranger. Leur argent dans des paradis fiscaux et leurs enfants dans des écoles et des universités anglo-saxonnes, loin du système éducatif étouffant qu’elles promeuvent en Chine. Plus encore, c’est au niveau le plus profond, le niveau religieux, que les choses semblent se jouer. Les élites croient-elle vraiment au processus de re-sacralisation du pouvoir en cours en Chine, alors même que beaucoup en Chine se convertissent au christianisme, au point de faire, à terme, peut-être, de la Chine le premier pays chrétien au monde (6) ? A-t-on entendu à Hong Kong, les manifestants entonner à pleine voix « Sing Hallelujah to the Lord » (7), refusant de se convertir à la Chine, « religion des Chinois » dans la définition qu’en donnait Simon Leys ?
Ainsi, on voit à quel point ce sont les Chinois qui refusent de jouer la partition écrite pour eux par le pouvoir. Malgré la tentative de virtualisation de la Chine, d’en faire une pure création de la volonté du Parti, la Chine réelle, à travers ses crimes et ses délits, ses hérésies religieuses et culturelles, sa soif de rencontrer le monde et de s’affranchir des barrières numériques et la question cruciale n’est pas tant de savoir ce que la Chine deviendra, mais s’il sera possible de le dire.
Notes •
(1) Edouard Chavannes, « Les prix de vertu en Chine », Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1904, 48-6, pp. 667-691.
(2) Alain Besançon, « Les origines intellectuelles du léninisme » (1997), in Contagions, Essais, 1967-2015, Les Belles Lettres, 2018, p. 547.
(3) Emmanuel Dubois de Prisque « Le système de crédit social, Comment la Chine évalue, récompense et punit sa population », Institut Thomas More, juin 2019, disponible ici.
(4) Voir le slogan de la ville de Suqian dans le Jiangsu, ville pilote sur système de crédit social chinois : « les gens de confiance peuvent marcher tranquillement sous les cieux, ceux qui ne sont pas dignes de confiance ne peuvent pas faire un seul pas ». Cf Simon Leplâtre, « En Chine, des citoyens sous surveillance », Le Monde, 15 juin 2018.
(5) “Chinese defense minister: We will not yield a single inch of our land”, CGTN, 2 juin 2019
(6) Fenggang Yang “Measuring Religious Change in the Globalizing World Today », Journal for the Scientific Study of Religion, 2016, 55-1, pp. 7-22.
(7) Henrik Lindell, « Ce chant chrétien qui sert de cri de ralliement aux manifestants de Hongkong » La Vie, 24 juin 2019.