Décembre 2024 • Note d’actualité 93 •
Après une rapide offensive de groupes djihadistes et rebelles, soutenus par la Turquie, le régime de Damas s’est effondré, Bachar Al-Assad et les siens s’enfuyant au pays de « Grand-père Gel » (la Russie). Indubitablement, la chute de la maison Assad est un tournant historique et la Russie, avec l’Iran, en est le grand perdant. Encore importe-t-il que les Occidentaux ne se contentent pas d’invoquer le sens de l’Histoire. Au Proche-Orient comme sur le théâtre ukrainien, il leur faut vouloir, agir et anticiper les développements à venir.
A l’été 2015, le soudain et brutal engagement militaire direct de la Russie en Syrie avait pris de court les observateurs persuadés que les centres d’intérêts et revendications russes se limitaient à l’espace post-soviétique, dans ce que l’on nomme à Moscou l’« étranger proche ». Pourtant, cet engagement en Syrie, plus largement, au Moyen-Orient, s’inscrivait dans l’histoire, les représentations géopolitiques et la grande stratégie russes. En vérité, l’intérêt de la Russie des tsars pour la région, au prétexte de défendre les chrétiens d’Orient, était déjà patent deux siècles plus tôt. Ainsi redécouvrit-t-on l’expédition menée au Levant par Catherine II, de 1772 à 1774, qui prit fin lorsque Saint-Pétersbourg parvint à ôter la Crimée et les rives septentrionales de la mer Noire aux Tatars, les alliés de l’Empire ottoman. L’expression n’existait pas encore mais il s’agissait déjà de la « stratégie des mers chaudes », l’un des leitmotive de la politique extérieure des tsars au siècle suivant.
Une mise en perspective historique
Plus tardivement, les Bolchéviks ne tardèrent pas à envisager la mondialisation de la Révolution par l’Orient mais ils s’intéressaient plus au Turkestan, à la Chine, à la Perse et à la Turquie kémaliste, voir à l’Inde britannique qu’au Levant où Anglais et Français s’étaient partagé les provinces arabes de l’Empire ottoman, sous la forme de mandats de la SDN (Société de la Nation) : la version rouge du « Grand Jeu » se déployait en Haute-Asie ainsi qu’en Asie du Sud et de l’Est. C’est surtout après 1945, au cours de la Guerre froide, que l’URSS manifesta un grand intérêt pour le Moyen Orient, en rivalité avec l’Occident. Afin d’exploiter la perte d’influence des Français et des Britanniques dans le monde arabo-musulman, à la suite de la crise de Suez (novembre 1956), Moscou soutenait Gamal Abdel Nasser, le « socialisme arabe » et le panarabisme, sans véritablement se soucier des effets indirects que cela pouvait entraîner dans la partie musulmane de l’URSS, notamment en Asie centrale. Le péril représenté par Sultan Galiev à l’époque de Lénine, Trotsky et Staline – l’homme était un islamo-bolchevik accusé de déviationnisme du fait de sa rhétorique touranienne et panislamique –, semblait alors oublié.
Dans ce contexte, avec pour objectif de constituer une force d’opposition à l’Occident, quoiqu’il en coûte, Moscou instaura d’étroites relations avec la Syrie : un accord secret fut signé en 1946, avant même la fin du mandat français et des armes furent livrées dans les années 1950. Après la défection de l’Égypte, sous Anouar Al-Sadate, la Syrie devint le principal allié régional de l’URSS. En 1971, la base navale de Tartous était ouverte aux Soviétiques et, en 1980, les deux États signaient un traité d’amitié et de coopération. Selon certaines estimations occidentales, la Syrie d’Hafez Al-Assad aurait abrité jusqu’à 5 000 ou 6 000 « conseillers » militaires soviétiques, un effectif supérieur au corps expéditionnaire dépêché par Vladimir Poutine à l’été 2015.
Mis à mal dans les années 1990, ces liens militaro-stratégiques furent renouvelés dans les années 2000, sous la direction de l’actuel président russe. Différents facteurs explicatifs expliquent ce coûteux engagement dans l’« étranger lointain » (à l’extérieur de l’Eurasie post-soviétique). Dans les représentations géopolitiques russes, l’ensemble du Moyen-Orient forme tout à la fois un boulevard défensif, en avant des frontières méridionales de la « Russie-Eurasie » et une zone névralgique dans laquelle le Kremlin doit promouvoir les intérêts stratégiques du pays. L’idée d’un boulevard défensif n’est pas la simple expression du vieux complexe obsidional russe. D’une part, les musulmans représentent le cinquième de la population totale et la fédération comprend des républiques musulmanes, dans le Caucase du Nord (Tchétchénie et autres) et dans la région Volga-Oural (Tatarstan, Bachkortostan), entités qui font figure d’« étranger intérieur » (l’élément ethnique russe y est très minoritaire). D’autre part, la conquête russe du Caucase, à l’époque tsariste, a provoqué l’exode d’une partie des populations et il existe depuis une diaspora circassienne qui relie la Russie au Moyen-Orient. La présence de combattants tchétchènes sur le théâtre syro-irakien, dans les groupes islamistes comme auprès des unités qui combattaient pour le régime de Damas, soulignait la persistance historique de ces anciennes solidarités ethnico-claniques. Elles furent ensuite réinvesties dans une superposition de guerres mobilisant des alliances contradictoires. A vol d’oiseau, le théâtre syro-irakien n’est jamais qu’à 700 kilomètres de la Russie, et Moscou redoutait la mise en place d’une sorte d’« autoroute » djihadiste entre le Moyen-Orient et le Caucase.
Enfin, le Moyen-Orient – de la Méditerranée orientale au golfe Arabo-Persique – est un carrefour géostratégique mondial que les grandes puissances ne sauraient ignorer. C’est aussi le boulevard méridional de cette « Eurasie » qui tient une si grande place dans les discours et représentations géopolitiques russes, un espace dominé par l’alliance sino-russe, censément appelé à devenir le centre de gravité stratégique du monde, comme à l’époque précolombienne, lorsque l’affrontement entre nomades et sédentaires déterminait le cours de l’Histoire universelle, d’une extrémité à l’autre de la masse euro-asiatique. Du point de vue de Vladimir Poutine, dont la personnalité a été marquée par l’expansionnisme tous azimuts de l’URSS brejnévienne, l’engagement dans cet Orient belligène signifiait le retour de la puissance russe sur le théâtre du monde.
La Syrie, point d’appui de la politique de force russe
Si l’on considère le cas spécifique de la Syrie, les objectifs politico-militaires qui guident l’engagement russe apparaissaient plus limités que ceux mis en avant par la diplomatie publique (la lutte contre l’« État islamique »). Les intérêts stratégiques étaient très concrets : la base navale de Tartous, l’aérodrome militaire de Hmeimin ainsi que des systèmes radars couvrant une partie de la région. La Syrie était par ailleurs le seul véritable allié de la Russie au Proche-Orient et cette alliance assurait à Moscou un point d’appui en Méditerranée orientale, une porte d’entrée dans la région, également un relais vers le canal de Suez qui commande le passage vers l’océan Indien où la Russie a des vues géopolitiques. Ajoutons qu’au moment de l’intervention, les connexions entre l’engagement militaire en Syrie et les ambitions géopolitiques en Afrique (Libye, Soudan, Centre-Afrique et pays de la zone sahélienne) n’étaient pas encore évidentes. Il fallait donc intervenir pour sauver Bachar Al-Assad et le régime (leurs destinées sont liées) qui garantissaient les intérêts stratégiques russes dans cette partie de la Méditerranée, voire à l’échelle de la « plus grande Méditerranée ».
Au-delà du « réduit alaouite » et de l’axe Alep-Damas, les perspectives étaient donc larges. Le blocage temporaire de la situation en Ukraine pouvait aussi expliquer l’ouverture par la Russie d’un nouveau front, dans le cadre d’une stratégie périphérique, pour tester les solidarités occidentales et affaiblir la réaction diplomatique américano-européenne de l’été 2014. Les forces pro-russes en Europe expliquaient alors que Moscou était l’allié naturel de l’Occident contre l’islamisme et, consécutivement, qu’il fallait lever les sanctions. L’engagement en Syrie était aussi présenté comme un retour en force dans l’arène internationale. Enfin, Moscou reconstituait un système d’alliances au Moyen-Orient, en rivalité avec les Occidentaux. L’un des aspects les plus importants de la géopolitique régionale, alors insuffisamment souligné cependant, était la mise en place d’un front russo-chiite associant Moscou, Damas et Téhéran, front renforcé par le Hezbollah, les milices chiites irakiennes et les Houthistes du Yémen (ces derniers attaquent aujourd’hui les navires marchands qui transitent par Suez et la mer Rouge).
L’axe structurant de ce regroupement était l’étroit partenariat géopolitique russo-iranien qui devint alors une alliance politico-militaire (livraison de S-300 à Téhéran et coordination opérationnelle entre l’aviation russe et les combattants iraniens et assimilés, au sol). Il aura pourtant fallu attendre l’« opération militaire spéciale » russe contre l’Ukraine, lancée le 24 février 2022, et la contribution effective de l’Iran à l’effort militaire russe (la livraison de drones Shahed) pour que diplomates et experts occidentaux consentent enfin à parler d’alliance (non sans réserve). Sur le théâtre syrien, la chute d’Alep-Est, à l’automne 2016, aura permis au régime de Damas, puissamment soutenu et encadré par Moscou et Téhéran de reprendre le contrôle de la « Syrie utile » et d’amorcer un processus diplomatique avec la Turquie et l’Iran visant à mettre en place et consolider des cessez-le-feu dans la partie occidentale de la Syrie. Ce processus dit d’« Astana », complété par le prétendu « dialogue de Sotchi » (entre le régime et les forces d’opposition), doublait et concurrençait le processus diplomatique onusien ouvert à Genève sur la base de la résolution 2 254, votée par le Conseil de sécurité le 18 décembre 2016. A l’Est, la coalition américano-occidentale soutenait les Forces Démocratiques Syriennes, un groupement arabo-kurde dirigé par le PYD (Parti de l’Union démocratique, la branche syrienne du PKK/Parti des travailleurs du Kurdistan), engagé dans la reprise de Rakka. Soulignons le fait que Donald Trump réduisit la présence militaire des États-Unis mais sans retirer la totalité des soldats américains ; ils y sont toujours.
L’illusion d’un « Yalta syrien »
D’aucuns songeaient à une sorte de « Yalta syrien » fondé sur une bipartition du territoire, la Russie contrôlant la partie orientale et les États-Unis la partie occidentale. Toutefois, l’alliance de la Russie avec l’Iran, très présent sur le théâtre syrien – où les Gardiens de la Révolution (les Pasdaran) et les milices qu’ils animaient cherchaient à ouvrir une « autoroute chiite » entre Téhéran et les rivages de la Méditerranée orientale –, rendait très incertain ce scénario. Si Israël, certains régimes arabes-sunnites, voire l’Administration Trump, semblaient accepter la présence russe en Syrie, celle de l’Iran ainsi que le renforcement sans précédent du Hezbollah sur les fron-tières d’Israël et de Jordanie, suscitaient l’hostilité dans la région. Pour parvenir à un compromis viable et durable en Syrie, il aurait fallu que la Russie renonce à l’alliance iranienne ; malgré les éléments de langage de certains assurant que Poutine allait simultanément débarrasser l’Occident des djihadistes sunnites et des chiites, un tel scénario était des plus improbables. Aussi la présence militaire directe de la Russie en Syrie, un temps présentée comme une parenthèse, devait-elle se prolonger d’autant plus qu’elle est liée à des intérêts régionaux majeurs.
Une fois le régime de Damas sauvé et les diverses forces rebelles repliées dans la région d’Idlib, transformée en un protectorat informel de la Turquie, les soldats turcs, les Gardiens de la Révolution et les milices chiites pro-iraniennes semblaient s’enraciner en Syrie. Au nord de la Syrie, l’armée turque et ses supplétifs avaient conquis une zone d’une profondeur de trente à quarante kilomètres, s’efforçant de repousser à l’est du fleuve Euphrate les Forces démocratiques syriennes (arabo-kurdes) et l’YPG (Unités de protection du peuple), dont Ankara dénonce les liens avec le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Dans la région d’Idlib, la Turquie cherchait à contenir les conflits entre le Hayat Tahrir al-Cham (Organisation de libération du Levant) et l’Armée nationale syrienne (ANS), désormais à sa discrétion (voir le recrutement turc de rebelles syriens pour les envoyer en Libye et en Azerbaïdjan). Au Nord-Est de la Syrie, les forces spéciales américaines et quelques autres conservaient leurs positions. Au milieu de ce champ de ruines, Bachar Al-Assad, placé sous la protection du « parapluie » russo-iranien prenait la pose du Raïs enfin victorieux. En fait, la Syrie n’aura pas attendu l’effondrement son régime, le 8 décembre dernier, pour être morcelée en zones, micro-territoires et enclaves.
En Occident, les « réalistes » expliquaient, il y a peu encore, que, les choses étant ce qu’elles sont, il fallait renouer avec le régime de Damas, prétendu rempart contre l’islamisme et le djihadisme – phénomènes qu’il aura en fait avivé au long de cette guerre, de façon active et volontaire au début des protestations pour déconsidérer l’opposition syrienne –, et allié contre l’immigration clandestine. Peu importe que la sauvagerie de ce régime aura provoqué l’exode d’environ sept millions de Syriens vers la Turquie, le Liban, la Jordanie et, pour un grand nombre, vers l’Europe (drôle de rempart !). En vérité, des régimes arabo-sunnites historiquement opposés au baasisme et au clan Assad, tels que l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, auront bien rétabli les relations diplomatiques avec Damas et promu son retour dans la Ligue arabe. On appréciera à sa juste valeur cette leçon de grande politique et d’habileté manœuvrière.
Nonobstant les effets directs et indirects de la guerre entre Israël et le Hezbollah, les coups portés contre les positions irano-chiites dans la région, beaucoup s’étaient habitués au précaire statu quo syrien. Assad, lisait-on, saura louvoyer entre ses soutiens régionaux et la pression israélienne, d’autant plus qu’il pourra toujours compter que le « génial stratège » qui sévit au Kremlin, pour lequel la Syrie est le point d’appui de sa politique de force dans la « plus grande Méditerranée », à l’intersection des Balkans, du Moyen-Orient et de l’Afrique. Encore une fois, expliquait-on, nul n’aurait intérêt à faire tomber le Raïs, la déclinaison du paradigme utilitariste tenant lieu d’argument. Las, les coups de boutoir de Tsahal (le « croissant chiite » explose), l’accaparement de l’armée russe et de ses moyens par la guerre d’Ukraine et la nécrose de ce régime mortifère ont ouvert une fenêtre d’opportunité au HTC et à l’ANS. Quand on spéculait sur l’hypothèse rassurante d’un nouveau marchandage entre Moscou, Téhéran et Ankara (il semblait décidément difficile d’envisager la guerre sous un autre angle que la « gestion de crise »), les rebelles poussaient l’avantage jusqu’à Damas, les forces armées loyaliste se ralliant ou s’évaporant dans la nature.
A l’épreuve des faits, Recep Tayyip Erdogan s’est révélé plus habile que ses homologues de Russie et d’Iran. En recul à la suite de l’intervention russo-iranienne de 2015, le président turc aura su composer et transiger dans le cadre du « processus d’Astana » et le « dialogue de Sotchi », tout en assurant à la Turquie la conquête et la maîtrise d’une bande de territoires en avant de ses frontières avec la Syrie, ce qui permit de conjurer le spectre d’un quasi-État dans le Kurdistan syrien (la Rojava), avec ses conséquences dans le Sud-Est de l’Anatolie, i.e. la partie turque du Kurdistan. En raison de la chute du régime d’Assad, le pouvoir turc est en mesure d’étendre encore cette « zone de sécurité », repoussant les Kurdes à l’est de l’Euphrate. Au-delà de cet objectif, on peut penser qu’Ankara développera son pouvoir et son influence dans la région, mais prétendre instaurer un gouvernement exclusivement pro-turc à Damas serait présomptueux et périlleux. Quand bien même Erdogan le voudrait-il, on ne voit pas comment ce qui reste de « communauté internationale » pourrait se désintéresser de la Syrie, ne serait-ce qu’en raison de l’existence d’armes de destruction massive (armes chimiques en l’occurrence), existence attestée par leur emploi répété au cours de cette sanglante guerre civile et internationale.
Et maintenant ?
Alors que Moscou, après avoir militairement soutenu Assad dans son fol et sanglant aveuglement, lui offre l’asile au vu de « considérations humanitaires » (sic) – le Raïs déchu est parvenu à Moscou le 8 décembre au soir –, la question de l’avenir de la présence russe en Syrie est ouverte. Déjà, la diplomatie russe affirme que Moscou négocierait avec les forces rebelles la préservation de ses « actifs » stratégiques, dont les bases de Tartous et de Hmeimin (l’armée russe dispose d’une dizaine d’autres bases en Syrie). Si les dirigeants russes ont démontré, dans l’Afghanistan des Talibans ou ailleurs, leur capacité à s’accommoder de forces précédemment dénoncées comme islamistes, la chose apparaît difficilement réalisable, à tout le moins dans la durée (en l’état, la Turquie retiendrait les forces sur lesquelles elle a prise). Le fait que les rebelles victorieux ne soient pas encore attaqués au réduit alaouite, où sont situées les bases russes, ne doit pas abuser l’observateur : la puissance de l’onde de choc provoquée par la chute du régime ne se dissipera pas dans des marchandages et les calculs d’intérêts.
Les enjeux stratégiques, partant géopolitiques, que recouvrent ces bases sont majeurs : au Moyen-Orient, dans la « plus grande Méditerranée » et en Afrique, avec des contrecoups sur d’autres théâtres. Sur un plan supérieur aussi, celui de l’affrontement entre régimes constitutionnels-pluralistes et tyrannies de tous acabits, la fuite d’Assad et sa piteuse retraite au pays du « Grand-père Gel » (Ded Moroz) sont significatifs : aucun tyran, même soutenu par ses congénères, n’est garanti d’un pouvoir à vie ; le fait qu’un des maillons faibles de la chaîne des tyrannies fragilise l’Axe du Mal. Le régime iranien sera-t-il le prochain ?
Dans l’immédiat, il importe d’affaiblir les positions russes en Méditerranée orientale. Au lieu d’attendre que la main invisible de l’Histoire s’en occupe, les puissances occidentales devraient s’atteler à la tâche, d’autant que sort des minorités et chrétiens d’Orient ne saurait être oublié. Enfin, il leur revient d’exploiter cette défaite de Poutine au Moyen-Orient sur le théâtre ukrainien, où se joue l’avenir du révisionnisme géopolitique russe ; le maître du Kremlin a perdu une partie de sa projection de puissance et de son pouvoir de nuisance extérieur. Bref, le maître du Kremlin a perdu une partie de sa capacité à projeter sa puissance, et donc de son pouvoir de nuisance. Que les Occidentaux reprennent donc l’initiative.
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L’auteur
Jean-Sylvestre Mongrenier est directeur de recherche à l’Institut Thomas More. Titulaire d’une licence d’histoire-géographie, d’une maîtrise de sciences politiques, d’un DEA en géographie-géopolitique et docteur en géo-politique, il est professeur agrégé d’Histoire-Géographie et chercheur à l’Institut Français de Géopolitique (Université Paris VIII Vincen-nes-Saint-Denis). Il est conférencier titulaire à l’IHEDN (Institut des hautes études de la dé-fense nationale, Paris), dont il est ancien auditeur et où il a reçu le Prix Scientifique 2007 pour sa thèse sur « Les enjeux géopoli-tiques du projet français de défense euro-péenne ». Officier de réserve de la Marine na-tionale, il est rattaché au Centre d’Enseigne-ment Supérieur de la Marine (CESM), à l’École Militaire. Il est notamment l’auteur de Le Monde vu de Moscou. Géopolitique de la Russie et de l’Eurasie postsoviétique (PUF, 2020), Géopolitique de la Russie (avec Françoise Thom, PUF, 3e édition, 2022), Géopolitique de l’Europe (PUF, 2e édition, 2023), et de Le Monde vu d’Istanbul. Géopolitique de la Turquie et du monde altaïque (PUF, 2023) • |
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