Moscou-Benghazi · Les limites du basculement russe vers la Libye

Jean-Sylvestre Mongrenier, directeur de recherche à l’Institut Thomas More

12 janvier 2025 • Analyse •


Nonobstant les précautions rhétoriques d’Ahmad al-Chareh, le nouvel homme fort de Damas apparemment soucieux de ménager Moscou et Téhéran, il semble bien que l’armée russe prépare l’évacuation des deux principales bases dont elle dispose en Syrie (Tartous et Hmeimim). Sous la protection de l’armée turque, les militaires russes, présents sur une dizaine d’autres implantations, se sont d’abord repliés dans ces deux bases. En l’état des choses, ces emprises ne compensent pas les pertes russes en Syrie, mais il serait dangereux de laisser se constituer un tel bastion sur le flanc sud de l’Europe. La « synergie conflictuelle » entre la Russie et la Turquie en Libye et les limites de ses capacités militaires dans la région n’empêcheront pas la Russie de poursuivre son action déstabilisatrice en Méditerranée occidentale.


De prime abord, il importe de mettre en perspective la présence russe sur les rives du golfe de Syrte et dans son hinterland. Sans égaler l’Égypte ou la Syrie, la Libye du colonel Mouammar Kadhafi (qui s’était emparé du pouvoir en 1969) était un partenaire stratégique non négligeable de l’URSS. Le premier contrat d’armement entre les deux pays date de 1974 et, dans les vingt ans qui suivirent, des milliers de conseillers soviétiques passèrent par la Libye pour former son armée. Des facilités navales furent également concédées à la flotte soviétique, ce qui lui permettait de renforcer sa présence en Méditerranée occidentale. Kadhafi et son régime survécurent deux décennies à l’URSS. Dans l’intervalle, une grande partie de la dette libyenne auprès de la Russie, principal État successeur de l’Union soviétique, fut effacée moyennant de nouveaux contrats d’armement (2008). Alors que beaucoup relativisaient leur portée, y voyant un pur opportunisme mercantile, la Russie posait les jalons d’une percée politique, diplomatique et militaire au Grand Moyen-Orient (Afrique du Nord/Proche-Orient/golfe Arabo-Persique), avec de réels effets et des gains en Afrique subsaharienne (1).

Un point d’appui en Méditerranée et vers le Sahel

Alors que Moscou reprenait pied, l’insurrection contre le régime libyen, le 15 février 2011, remit en cause les positions russes dans ce pays (investissements énergétiques et agricoles, en sus des contrats d’armement). Le président russe de l’époque, Dmitri Medvedev, ne s’était pas opposé à la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies (du 17 mars 2011), base juridique de l’intervention militaire occidentale qui renversa la Grande Jamahiriya de Kadhafi (l’« État des masses »). En revanche, Vladimir Poutine, alors Premier ministre, était en faveur d’un veto et la diplomatie russe considéra que les Occidentaux, en conduisant une politique de changement de régime, avaient outrepassé le texte de la résolution. Selon certaines analyses, la guerre en Libye et l’élimination physique de Kadhafi (20 octobre 2011) seraient la matrice de la politique ultérieure de la Russie au Moyen-Orient mais, on le voit, il faut prendre en compte d’autres échelles de temps. Avec le recul, il apparaît que Vladimir Poutine était dès le début animé par une profonde volonté de revanche et concevait une politique autonome (il n’est pas un « homme-effets », pure réaction aux « hommes-causes » d’Occident).

En Libye, le Conseil National de Transition (CNT), mis sur pied lors de la chute du régime de Kadhafi, a échoué et ce vaste ensemble spatial au peuplement ténu (6,5 millions d’habitants sur 1,7 million de km²) s’est fragmenté sous l’effet de forces centrifuges de différentes natures — divisions ethniques et tribales, appartenances régionales, inimitiés théologico-idéologiques —, autrefois occultées par le discours panarabe. Si les milices armées sont multiples, une grande fracture oppose la Cyrénaïque à la Tripolitaine (l’est et l’ouest de la Libye), au point de provoquer une « deuxième guerre de Libye » à partir de 2014. La situation fut mise à profit par des groupes djihadistes se réclamant de l’« État islamique » (Daech), qui ont un temps dominé 300 km de littoral dans le bassin de Syrte. Au sud-ouest, les groupes armés du Fezzan sont parties prenantes des involutions de l’Afrique sahélienne (Niger, Mali, Burkina Faso et Tchad). Alors que l’ONU soutenait le gouvernement de Fayez el-Sarraj, sis à Tripoli, censé rassembler les différentes composantes de la Libye et mettre en place un nouveau système politique, le pouvoir russe soutint ouvertement le général Khalifa Haftar (les choses n’ont pas changé depuis). Maître de la Cyrénaïque, ce dernier fit obstruction aux efforts internationaux et à l’application des accords de Skhirat (Maroc, 17 décembre 2015).

Au vrai, Haftar est un vieux cheval de retour. Aujourd’hui âgé de 81 ans, l’homme suivit une formation d’officier à l’Académie militaire de Benghazi, à l’époque de la monarchie sénoussiste (1951-1969) (2), puis il compléta cette formation dans l’Égypte nassérienne ainsi qu’en URSS. En 1969, le général participe au coup d’État de Kadhafi, qui renverse le monarque et institue la République arabe de Libye. Compagnon au long cours du « Trotsky des sables », Haftar était à la tête du corps libyen engagé dans la guerre du Kippour (1973) et, par la suite, de celui qui attaqua le nord du Tchad (1986). L’expédition kadhafiste tourna au désastre et il fut capturé. Haftar se retourna contre le « Raïs » de la Libye et rejoignit le Front de Salut National de la Libye (FSNL), appuyé par les services américains. Ensuite exfiltré par les soins de la CIA, il transita par le Zaïre et le Kenya, avant de rejoindre les États-Unis où il séjourna une vingtaine d’années.

L’homme perdit de sa valeur lorsque Kadhafi ouvrit ses arsenaux aux États-Unis et renonça à son programme d’armes de destruction massive (2003). Haftar regagna son pays, lors de la « première guerre de Libye » (2011), mais c’est après la chute de Kadhafi qu’il monta en puissance. Il combattit les forces de Tripolitaine, s’empara de la Cyrénaïque et refusa la solution de réconciliation appuyée par l’ONU. À l’été 2014, quand les milices de Misrata se heurtèrent à l’ « État islamique », l’armée du général Haftar conquit le « croissant pétrolier » de Syrte, par où s’exporte en temps normal la moitié du pétrole libyen. L’homme était désormais incontournable, bien que de santé fragile. En avril 2018, à la suite peut-être d’un accident vasculaire cérébral, Haftar fut hospitalisé quelque temps à Paris. Il est vrai qu’il faisait alors figure de « rempart contre l’État islamique » (3).

Khalifa Haftar, client de la Russie

À l’évidence, le slogan de la « guerre contre le terrorisme », dont le général Haftar s’était alors emparé, recouvrait des enjeux de pouvoir et de richesses autrement plus concrets et immédiats (mais l’argument aura porté auprès de Paris et Washington). Dans ce conflit, Haftar, autoproclamé maréchal, bénéficiait du soutien de l’Égypte d’Al-Sissi, des Émirats arabes unis et, plus encore, de la Russie, soutien toujours acquis. Cette dernière lui fournit des fonds et des armes, et le droit de veto dont elle dispose au Conseil de sécurité de l’ONU interdit toute sanction internationale à l’encontre de son protégé. Avant et après son coup de main sur le « croissant pétrolier », Haftar fit deux visites à Moscou (27 juin et 29 décembre 2016) et il fut reçu avec tous les honneurs sur le porte-avions Admiral Kouznetsov qui, de retour de Syrie, faisait escale à Tobrouk (11 janvier 2017). Peu après, Sergueï Lavrov confirma officiellement l’intérêt russe pour ce chef de guerre (conférence de presse du 17 janvier 2017).

En Libye, Poutine tirait avantage du peu d’allant des Occidentaux et de l’incertitude quant aux orientations en politique étrangère de la première administration Trump (2017-2021). Pour le maître du Kremlin, il ne s’agissait pas encore de s’engager dans une lourde intervention militaire visant à placer l’ensemble de la Libye sous le contrôle d’un « ami » de Moscou, au prétexte de lutter contre le terrorisme. La partition du pays et l’emprise du général Haftar sur la Cyrénaïque suffisaient à obtenir des gains stratégiques, dont de nouveaux points d’appui pour les forces navales russes (Tobrouk et Benghazi). Il faut aussi prendre en compte les intérêts pétroliers russes dans le golfe de Syrte.

Sur un autre plan, l’alliance avec le maréchal Haftar fit de la Russie un acteur clef du processus politique libyen, aussi incertain était-il. Enfin, l’activisme russe en Cyrénaïque et en Méditerranée centrale s’inscrivait dans un projet géopolitique bien plus large, projet afro-méditerranéen toujours actuel. Le maréchal Haftar se situe au centre d’un triangle diplomatique Russie-Égypte-Algérie qui ouvre à Moscou des perspectives en Afrique du Nord, sur la rive sud de la Méditerranée, en vis-à-vis de l’Europe. Un succès élargi de la Russie aurait eu des conséquences sur les rapports de force régionaux et dans le domaine de l’énergie. Mise en avant dans les années 2000, l’idée russe d’une « OPEP du gaz » pourrait à nouveau être proposée à l’Algérie, voire à l’Égypte, futur grand producteur d’or bleu (4). On songe enfin à l’instrumentalisation des flux migratoires qui déstabilisent l’Europe.

Dans cette entreprise géopolitique multidimensionnelle, les Russes et leur homme sur place, Haftar, auront rencontré pour seul obstacle les Turcs et la volonté de puissance du président Recep Tayyip Erdoğan. Sis à Tripoli, reconnu par l’ONU, le gouvernement de Fayez el-Sarraj (le GNA : Gouvernement d’union nationale) était soutenu par Ankara et la confrérie des Frères musulmans. En avril 2019, lorsque le maréchal Haftar lança une offensive sur Tripoli, la Turquie envoya à Tripoli des véhicules blindés et des drones, contribuant ainsi à l’arrêt de l’offensive. C’est dans ce contexte que, le 27 novembre 2019, les gouvernements turc et tripolitain signèrent deux accords énergétique et militaire. Un premier accord portait sur la délimitation de zones économiques exclusives (respectivement turque et libyenne) en mer Méditerranée, avec le tracé d’un couloir maritime qui empiétait sur les zones gréco-chypriotes et égyptiennes. Ankara contrariait ainsi les ambitions des pays membres du Forum du gaz, constitué en janvier 2019, dont la Grèce, Chypre et Israël. Ledit forum avait alors pris l’allure d’un front anti-turc. Le deuxième accord prévoyait l’ouverture de bases libyennes à l’armée turque, ainsi que l’envoi de conseillers et d’instructeurs militaires auprès du gouvernement de Tripoli.

La « synergie conflictuelle » turco-russe

Le 2 janvier 2020, la Grande Assemblée nationale turque a approuvé l’expédition de troupes turques en Libye. En fait, le gros de l’effectif était composé de mercenaires recrutés dans l’Armée nationale syrienne (jusqu’à 7000 hommes peut-être), passée sous le contrôle d’Ankara depuis la chute d’Alep (décembre 2016) (5). Le vigoureux engagement militaire turc, avec notamment l’entrée en scène de ses drones, permit au GNA d’emporter la bataille de Tripoli (juin 2020). Le maréchal Haftar ainsi que les mercenaires russes du groupe Wagner se replièrent sur la Tripolitaine et le Fezzan, le pays demeurant sous la coupe d’une sorte de condominium turco-russe ; Ankara et Moscou n’ont par la suite guère facilité le processus de réconciliation nationale et l’organisation des élections initialement prévue pour fin décembre 2021. Depuis, la présence militaire turque en Tripolitaine s’est enracinée (6) ; elle appuie l’action diplomatique d’Ankara et ses ambitions en Méditerranée et jusqu’au Maghreb. En somme, l’intervention militaire de la Turquie en Libye, à un moment où sa latitude d’action en Syrie et en Méditerranée orientale se réduisait, lui a permis de réaffirmer sa puissance et ses ambitions régionales, du Proche-Orient à l’Afrique du Nord, en opposition à l’axe saoudo-émirati.

La chute du régime d’Assad renouvelle profondément les configurations géopolitiques, en Afrique du Nord comme au Proche-Orient. Après être parvenue à normaliser ses rapports diplomatiques avec les régimes arabes sunnites de la région (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Égypte), la Turquie, alliée au Qatar, fait aujourd’hui figure de vainqueur en Syrie. Au-delà de la « question kurde » (l’autonomie de fait d’une grande partie du Kurdistan syrien), qu’il entend bien régler à son avantage, Erdoğan se pose en protecteur d’une « nouvelle Syrie », remplissant le vide stratégique laissé par le départ des Russes et les Iraniens (7). La Russie cherchera à compenser ses pertes dans l’est et le sud de la Libye, « pivot » des volets méditerranéen et africain de sa stratégie d’ensemble (8).

Certes, les infrastructures dont l’armée russe dispose ne sont pas comparables à celles de Syrie, d’autant plus que l’effort militaire et financier induit par la guerre d’Ukraine, avec ses conséquences économiques — le coût des sanctions internationales, le poids accru du complexe militaro-industriel sur le secteur civil et l’inflation galopante —, limitent la marge d’action de Moscou. De fait, l’examen des forces russes (l’Africa Corps a pris le relais de Wagner) et de leurs équipements montre les limites de ce dispositif. Pour autant, l’idée du Kremlin n’est pas de monter une grande offensive frontale dans le sud de l’Europe, mais de mener une guerre couverte, à bas bruit (guerre dite « hybride »), dans le bassin méditerranéen et en Afrique. Nul besoin de moyens colossaux pour conduire une diplomatie coercitive au Sahel ou pour exploiter les possibilités ouvertes par la faille géopolitique nord-africaine, entre le Maroc d’une part, le « Maghreb algéro-tunisien » de l’autre (9).

En guise de conclusion

Pour contrer les manigances russes, il y a bien la Turquie, solidement installée en Tripolitaine, où elle dispose de bases et de points d’appui lui permettant de faire respecter le statu quo tel qu’il s’est imposé en 2020, après l’échec d’Haftar dans la bataille de Tripoli. Le problème réside dans le fait que ce type de conflit, prétendument « gelé », peut très vite basculer et modifier la situation géopolitique ; on l’a vu au Caucase (automne 2020), en Ukraine (février 2022), tout récemment en Syrie (automne 2024). Par ailleurs, la Russie et la Turquie, interdépendantes sur le plan économique (commerce, contrebande et énergie), développent une forme efficace de synergie conflictuelle (un « conflit-coopération ») ; les deux pays ont déjà montré leur capacité à s’entendre pour exclure les Occidentaux et procéder au « partage des dépouilles », en Libye comme en Syrie et au Caucase. Il apparaît donc que les États-Unis et leurs alliés européens, à juste titre soucieux de leur flanc sud, ne sauraient sous-traiter à la Turquie leurs intérêts stratégiques en Libye et dans la partie centrale de la Méditerranée. Faire un tel calcul reviendrait à faciliter l’expansion des forces de déstabilisation jusque dans le bassin occidental de la Méditerranée.

Il est vrai que l’enchaînement des conflits au Proche-Orient, depuis le pogroms perpétré par le Hamas sur le territoire israélien (7 octobre 2023), ont conduit la marine américaine à réinvestir la Méditerranée, mais les tensions croissantes dans le détroit de Taïwan et dans le Pacifique occidental la soumettent à de fortes tensions (problèmes de disponibilité des bâtiments et des équipements). Il est important qu’une coalition européenne, autour du groupe aéronaval français par exemple, assume une plus grande part du fardeau et fasse à nouveau de la Méditerranée une Mare Nostrum (une version méditerranéenne de la « paix par la force »). Au-delà des enjeux stratégiques concrets, alors même qu’une « guerre couverte » avec la Russie se déroule de la mer Blanche à la Méditerranée, une telle initiative serait une précieuse contribution à la renégociation des termes de l’échange entre Américains et Européens. Partant, il serait loisible d’envisager une action militaire européenne plus volontaire et déterminée contre les Houthistes (Yémen), en mer Rouge, un axe logistique vital qui relie l’Europe à l’Asie.

Notes •

(1) Voir Jean-Sylvestre Mongrenier « Wagner au Mali : l’arbre ne doit pas cacher la forêt », Desk Russie, 8 octobre 2021, disponible ici.

(2) À l’origine de cette monarchie, une confrérie soufie (une tarîqa), la Sanusiyya, fondée en 1837. Elle combattit les Italiens lorsque ces derniers prirent aux Ottomans la Libye (Tripolitaine, Cyrénaïque et Fezzan). Lors de la Deuxième Guerre mondiale, les services britanniques soutinrent la Sanusiyya, toujours en lutte contre les Italiens. En 1951, le petit-fils du fondateur de cette tarîqa devint le roi de Libye.

(3) Les nécessités de la lutte contre le terrorisme et le djihadisme auront, deux décennies durant, singulièrement réduit le champ de perception des dirigeants occidentaux et déformé leurs représentations géopolitiques.

(4) L’« opération militaire spéciale » russe du 24 février 2022 et ses multiples conséquences, dont la réorientation vers la Chine populaire et l’Inde de ses exportations d’hydrocarbures, ont depuis bouleversé la carte mondiale du gaz et les stratégies qui y sont déployées. Le gaz produit et exporté par les États-Unis a encore gagné en importance.

(5) Alep fut alors prise par les troupes de Bachar el-Assad, avec l’appui militaire aérien de la Russie et celui de l’Iran (Pasdarans, Hezbollah et autre milices panchiites). Du 27 au 30 novembre 2024, la deuxième bataille d’Alep, emportée par les groupes islamistes et rebelles, dont certains sont les « clients » de la Turquie, annonce la chute du régime de Bachar el-Assad (8 décembre 2024).

(6) Les forces turques et assimilées (mercenaires syriens) sont présentes à Tripoli, sur la base de Misrata (une ville portuaire à 200 kilomètres à l’est de Tripoli) et sur la base aérienne d’Al-Watiya, Située dans l’ouest de la Libye, à proximité de la frontière tunisienne. L’effectif des forces turques était évalué à 2500 hommes en 2020 (sans les mercenaires syriens), au plus fort de la bataille de Tripoli (2020). Ces forces auraient formé 2500 soldats libyens sur place, auxquels s’ajouteraient 1000 soldats libyens formés en Turquie. Le 2 janvier 2024, la mission des soldats turcs en Libye a été prolongée de deux ans.

(7) Erdoğan pourra se rendre à Damas afin de prier à la mosquée des Omeyyades, comme il l’avait jadis promis à ses partisans (en 2014).

(8) Les militaires et « contractants » russes (Africa Corps) sont présents ou implantés à Syrte, sur la base Al-Joufra (au sud-est de Syrte, sur la côte), à Benghazi, sur la base d’Al-Khadim (à 100 km de Benghazi) ainsi qu’à Brak as-Shatti, près de Sebha. (Sud libyen). La Russie fournit l’essentiel de la force aérienne et de la défense anti-aérienne du bastion d’Haftar. L’effectif militaire russe, avant le repli de Syrie, était évalué à environ 2000 hommes. Des systèmes S-300 ainsi que des S-400 auraient été redéployés en Libye.

(9) L’Algérie a pour ambition de rassembler autour d’elle, dans une zone de libre-échange, la Tunisie de Kaïs Saïed et le régime de Tripoli, ce qui ferait du Maroc une « île » géostratégique, point d’ancrage précieux pour les puissances occidentales.