Décembre 2004 • Tribune 3 •
La teneur de la présente Tribune n’est ni pro ni anti-européenne. Elle ne dit pas s’il faut, oui ou non, prendre partie en faveur de la Constitution européenne. Elle pointe, avec une redoutable lucidité, les abus, les incertitudes, les incroyables imbroglios contenus dans le projet de Constitution.
L’Institut Thomas More, lui, est passionnément européen. En offrant une tribune à Laurent Lemasson, il ouvre le chantier d’une réflexion profonde et cruciale. Le projet d’une Europe enfin politique gagnerait-t-il avec ce texte ? Le rêve d’une Europe à l’identité affirmée et assumée y trouverait-t-il son compte ? La volonté d’établir une réelle puissance européenne – avec toutes les responsabi-lités de la puissance – y trouverait-t-elle un socle solide pour se fonder ? Questions en suspens, auxquelles on voudrait n’avoir pas, une nouvelle fois, à répondre par la négative.
Les rendez-vous manqués de la récente histoire européenne sont connus : toujours le « saut qualitatif » vers une intégration pleinement politique fut différé. C’est pourtant bien d’une telle Europe dont les Européens ont besoins : puissante, autonome, fière de ses valeurs et de son identité, prête à relever les défis de l’avenir. C’est en tout cas pour cette Europe-là que l’Institut Thomas More se battra.
