Nouvelle stratégie de sécurité nationale des Etats-Unis · Le discours de la multipolarité et ses limites

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

4 juin 2010 • Analyse •


La géographie est une description du monde historiquement située qui s’exprime à travers des représentations globales, fondées sur des tendances et des mouvements de fond. Avec la fin de la Guerre froide et de la bipolarité Est-Ouest, le « moment unipolaire » (Charles Krauthammer, Conférence prononcée à Washington, le 18 septembre 1990) est marqué par l’hégémonie américaine, héritière des puissances historiques de l’Ancien Occident. La diffusion des processus de croissance et de développement, les attentats du 11 septembre 2001 et le nouveau cycle guerrier qui s’est ensuivi ainsi que la crise économico-financière de 2007-2008 redéfinissent les rapports de puissance entre unités politiques et grandes régions planétaires. Le discours du « monde multipolaire » est l’une de ces représentations géopolitiques globales qui cherchent à rendre compte de l’émergence de nouveaux acteurs – régionaux, voire globaux – et de la reconfiguration du système international. Ce concept peine à saisir le réel et à en exprimer les lignes de force.

L’affirmation des économies et des puissances émergentes

Cette représentation géopolitique renvoie d’abord à l’émergence de nouvelles puissances économiques situées à la périphérie du système occidental. Dans les années 1980-1990, l’extension des logiques de marché à l’Est et au Sud ont fait entrer des pays non-occidentaux dans le jeu économique global, à l’instar de la Chine, de l’Inde, du Brésil ou encore de la Russie, entre autres exemples. Forgée dans les années 1980 pour rendre compte de nouvelles opportunités financières, l’expression de « marché émergent » laisse ensuite place à celle de « puissance émergente » (1). En 2003, une étude prospective de la Goldman Sachs met en avant le concept de « BRIC » (Brésil-Russie-Inde-Chine) pour décrire les mouvements de fond d’une géographie économique complexe et renouvelée (cet acronyme est forgé en 2001 par Jim O’ Neil, économiste à la Goldman Sachs). Bien vite, la géoéconomie – très en pointe dans les années 1990 -, rencontre la géopolitique (2).

Les pays relevant du « BRIC » sont censés partager un ensemble de caractéristiques dont l’extension territoriale, le poids démographique, l’abondance des ressources naturelles, de forts taux de croissance économique et d’importantes parts de marché à l’exportation. Il s’agit donc d’Etats-continents à même de mobiliser et de jeter des forces titanesques dans l’arène internationale. Selon l’étude prospective menée par la Goldman Sachs, les économies du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine, à l’horizon 2025, pourraient représenter la moitié du G6 (Etats-Unis, Japon, RFA, Royaume-Uni, France, Italie), pour ensuite les surclasser en 2050. Cette nouvelle géoéconomie serait porteuse d’effets géopolitiques, du fait des remaniements des rapports de forces induits par la démultiplication des sources de richesse. La croissance économique mènerait à la puissance politique et à l’affirmation sur le plan international.

Contestation de l’« hyperpuissance » et rhétoriques anti-hégémoniques

Dans les années 1990 et plus encore dans la première décennie du XXIe siècle, la rhétorique multipolaire est une forme de contestation, parfois vigoureuse, de l’« hyperpuissance » américaine. Ainsi Jacques Chirac, lors de ses deux mandats présidentiels (1995-2002 ; 2002-2007) et la diplomatie française y ont-ils eu abondamment recours, pour fonder la vision d’une « Europe-puissance » (une UE dotée de capacités politico-stratégiques) promue en un nouveau centre de pouvoir global, aux côtés des Etats-Unis et d’autres acteurs géopolitiques de rang planétaire (Japon, Chine, Inde, Russie, Brésil). Avec la guerre du Kosovo (1999) et l’accès au pouvoir de Vladimir Poutine (2000-2004 ; 2004-2008), la diplomatie russe passe du tropisme occidental de l’ère Eltsine à la référence multipolaire (voire sino-asiatique). Les « partenariats stratégiques » avec la Chine et l’Inde, sont mis en avant, et la thématique des « coalitions anti-hégémoniques » vient prolonger la rhétorique multipolaire. Bien plus qu’un concept à valeur descriptive et explicative, la « multipolarité » est un outil polémologique mis au service d’une Némésis historique.

C’est dans son discours prononcé lors de la Conférence sur la politique de sécurité de Munich (la Wehrkunde) (3), le 10 février 2007, que Vladimir Poutine pose la Russie comme puissance émergente, à même de traduire en influence politique la forte croissance économique que tirent les cours des hydrocarbures (l’expression de « puissance ré-émergente » a parfois été employée pour désigner la Russie). La référence au « BRIC » donne une touche de prospective et de modernité, de futurisme même, à une rhétorique centrée sur l’apothéose de l’Etat et la « Derjava » (la puissance) (4). Elle est aussi une manière de mettre l’accent sur des centres de pouvoir et des sources de puissance situés à l’extérieur de l’aire occidentale Les sommets du « BRIC » et de l’Organisation de Coopération de Shanghaï (OCS) manifesteraient la formation d’un système international fondé sur de nouveaux équilibres entre plusieurs pôles de puissance de même nature, dotés de capacités politico-stratégiques comparables : une sorte de réplique du système westphalien ou encore du concert des nations (5).

L’inexistence d’un bloc d’« émergents »

Le discours relatif au « monde multipolaire » a une portée descriptive et explicative limitée. Il pose une équivalence de principe entre des phénomènes d’émergence qui reposent sur des données quantifiables (taux de croissance, participation au commerce mondial, réserves de changes, etc.) et des phénomènes de puissance qui sont d’un autre ordre. Notion éminemment dynamique, la puissance désigne la capacité à faire triompher sa volonté dans le cadre des rapports de forces qui régissent les relations entre les diverses unités politiques (stricto sensu, le pouvoir d’influence ne relève pas de la puissance, ce qui explique d’ailleurs son succès dans le discours européiste). La mise en œuvre de politiques de puissance suppose une intention politique avouée, un système institutionnel adéquat, une mobilisation efficace des ressources de pouvoir et des représentations géopolitiques affirmées (représentation de soi, des autres et du monde). Or, un fort potentiel de développement n’induit pas ipso facto de nouvelles configurations internationales même si la croissance et le développement tendent insensiblement à les modifier. Il y faut aussi une volonté de puissance et un certain niveau de « conscience historique ».

Par ailleurs, les pôles de puissance qui sont posés comme des contrepoids à l’hégémonie américaine constituent un ensemble hétérogène, dépourvu de cohésion. La présence de l’Union européenne – alors même qu’il s’agit d’un vaste et lâche Commonwealth d’Etats souverains, étroitement liés aux Etats-Unis – pose problème. Il suffit de contempler le paysage qu’offre l’Europe du traité de Lisbonne, tant sur le plan économique et monétaire que diplomatique et militaire : une « zone molle » dont la prospérité est remise en cause (6). Inversement, le Japon est le plus souvent écarté ce qui, en dépit des défis que ce pays doit relever, ne va pas de soi. Considérer la Russie comme une puissance émergente, à l’instar des autres pays du « BRIC », est aussi discutable (cf. note 3). Alors que l’Inde et la Chine sont mues par une soif de produits de base, la Russie est un géant énergétique et minéral en proie aux effets du « Dutch disease », et des difficultés structurelles d’organisation gênent le franchissement de seuils technologiques significatifs. Enfin, l’existence d’une certaine communauté de ressentiments à l’encontre de l’Occident parmi les « émergents » n’implique pas la formation d’un front du Sud. Les positions de la Chine, de l’Inde ou du Brésil, ou de l’Afrique du Sud (cf. le BASIC : Brésil-Afrique du Sud-Inde-Chine), ne convergent pas mécaniquement ; les divergences d’appréciation des questions monétaires (la sous-évaluation du Yuan), d’autres encore, le montrent bien.

Un monde polycentrique, hétérogène et déséquilibré

La distinction méthodique des ordres de grandeur et des niveaux d’analyse (conformément aux règles de l’analyse géographique-géopolitique) met en évidence le fait que les puissances de référence d’un système a priori défini comme multipolaire ne pèsent pas d’un poids comparable, sur des espaces d’envergure équivalents. A l’horizon 2025-2030, les Etats-Unis demeureront le seul acteur géopolitique (tous critères confondus) capable de conjuguer au niveau planétaire la puissance civile et la puissance militaire. A moyen-long terme, la Chine serait effectivement susceptible d’entrer en rivalité avec Washington, pour se poser en contre-modèle sur la base du « consensus de Pékin » (autoritarisme politique et capitalisme d’Etat), par opposition au « consensus de Washington » (7) des années 1990-2000. Quant à la Russie, elle reste un acteur décisif pour les questions politico-stratégiques mais sa surface économique est restreinte et ses ambitions géopolitiques sont plus régionales que planétaires (revendication d’une zone d’influence dans l’« étranger proche ») (8).

La « Shining India » est très en retrait sur la Chine (alliée au Pakistan) et ne s’est pas encore imposée dans son environnement proche (Asie du Sud et océan Indien). Le « British Lake » qu’était l’océan Indien du temps de l’ordre victorien n’est pas devenu un « Indian Lake » et Pékin y développe la stratégie dite du « collier de perles », pour contrôler des points d’appuis sur le long des lignes maritimes qui relient le golfe Arabo-Persique à la « Méditerranée asiatique » (mer de Chine méridionale), via les détroits indonésiens. Quant au « Global Trader » brésilien, son influence, exception faite des questions commerciales, ne dépasse guère l’Amérique du Sud, et ce malgré ses tentatives moyen-orientales (initiative turco-brésilienne de règlement de la crise nucléaire iranienne, 17 mai 2010). D’autres pays émergents seraient à prendre en compte – la Turquie ou encore l’Indonésie –, mais leur inscription est avant tout régionale. Moins multipolaire que polycentrique, le système international est marqué par de profonds déséquilibres entre des centres de pouvoir qui pèsent de manière très inégale dans les rapports de puissance. Le recours au multilatéralisme – c’est-à-dire la propension à soumettre toute proposition d’action à ses alter egos étatiques, dans un cadre multinational –, et la multiplication des partenariats ne doivent pas dissimuler les déséquilibres, les risques systémiques et les menaces qui pèsent sur ce système.

Entre « Chinamerica » et « Chimerica »

Dans ce monde polycentrique où se conjuguent le poids économique, la masse démographique et les capacités politico-stratégiques de quelques grands acteurs géopolitiques, les rapports entre les Etats-Unis et la Chine deviennent centraux. Si la « Chinamerica » tournait à la « Chimerica », le G2 que d’aucuns anticipent pourrait laisser place à une nouvelle configuration bipolaire qui, cependant, n’absorberait pas la complexité d’un « monde plein » (démographiquement, politiquement et économiquement). A bien des égards, la multipolarité est plus un souhait qu’une réalité – ce discours porte un rêve d’ordonnance planétaire – et la convergence des lignes dramaturgiques pourrait tout aussi bien faire basculer de larges parties du monde dans une anarchie chaotique.

Notes •

(1) L’expression de « marché émergent » est proposée dès 1981 par Antoine van Agtmael, de la Bankers Trust (New York), pour désigner un fond d’investissement qui, initialement, devait se nommer « Third World Equity Fund ». L’idée est d’appeler l’attention des investisseurs et acteurs des marchés financiers sur les opportunités de profits dans un nombre alors limité de pays du « Sud » (Nouveaux pays industrialisés d’Asie). L’expression fait ensuite florès notamment dans les analyses et « papiers » de la Banque mondiale. Elle renvoie à l’éclatement des notions de « Tiers-monde » ou de « Sud », guère à même de rendre compte de réalités géoéconomiques complexes et divergentes.

(2) Sur la géoéconomie comme grille de lecture des rapports de puissance et mode d’affrontement des nations dans l’après-Guerre froide, voir Edward N. Luttwak, Le rêve américain en danger, Editions Odile Jacob, 1995.

(3) Fondé en 1962 par l’éditeur allemand Ewald von Kleist, ce « Davos de la défense » est d’abord dédié à l’OTAN et aux relations transatlantiques. Au fil des années, la Conférence de Munich est devenue le premier forum informel mondial sur les questions de défense.

(4) Le premier sommet des BRIC a été organisé par la Russie, à Iekaterinbourg, le 16 juin 2009. Voir Jean-Sylvestre Mongrenier, Sommet d’Iekaterinbourg : la Russie est-elle une puissance émergente ?, Note de l’Institut Thomas More, Juin 2009. Le second sommet du BRIC s’est tenu à Brasilia, le 15 avril 2010.

(5) Les tenants du discours multipolaire font parfois référence aux traités de Westphalie et à l’équilibre des puissances pour justifier les bienfaits du système international qui semble émerger de l’après-11 septembre. Encore faudrait-il avoir à l’esprit les faits historiques et les méfaits des jeux d’alliances et de contre-alliances qui, sous couvert de la doctrine de l’équilibre, ont mené les peuples et nations du Vieux Continent à une grande « guerre civile » européenne, selon l’expression d’Ernst Nolte. Les traités de Westphalie ont clos la terrible guerre de Trente Ans qui, de 1618 à 1648, a ravagé l’Europe centrale et traumatisé les populations. Ainsi le sac de Magdebourg (1631) et ses 20 000 morts ont-ils durablement marqué les consciences ; les villes et sujets qui ensuite se rebellaient prenaient le risque d’être « magdebourisées ». Pour mémoire, rappelons que l’Allemagne perdit le tiers de sa population lors de cette guerre et elle en sortit durablement affaiblie. Au-delà des clauses territoriales, religieuses et constitutionnelles qu’ils contiennent, les traités de Westphalie abaissent la dynastie impériale des Habsbourg, émiettent politiquement le Saint-Empire et assurent le rôle prépondérant du royaume de France en Europe. Ils instituent un nouvel ordre politique et territorial fondé sur l’équilibre des souverainetés étatiques et la ruine du concept d’empire chrétien et universel hérité de Charlemagne, alors même que les Ottomans campent en Hongrie. On comprend donc que Français et Allemands n’aient pas la même lecture des faits historiques. Si la Paix de Westphalie sanctionne effectivement un équilibre des forces, celui-ci n’en est pas moins des plus instables et le siècle qui suit la guerre de Trente Ans est traversé de guerres presque continuelles. Le fameux équilibre des forces donne lieu à une lutte impitoyable entre Etats européens pour la domination, avec usage exponentiel de la violence, et la guerre de Sept Ans (1756-1763) pourrait d’ailleurs être considérée comme le premier conflit mondial. Après les guerres révolutionnaires et napoléoniennes (1792-1815), le Congrès de Vienne (1814-1815) cherche à rétablir un certain équilibre entre puissances européennes et des solidarités supranationales (la Sainte Alliance, tant honnie en France). Les rivalités dégénèrent à nouveau en une compétition à outrance qui débouche sur deux autres conflits mondiaux. Cette déflagration, comparée par Arnold Toynbee et bien d’autres historiens à une « nouvelle guerre de Trente Ans » (1914-1945), ou à la guerre du Péloponnèse qui épuisa le monde grec (Alfred Thibaudet) rejette aux marges de la « grande politique » les peuples, nations et Etats d’Europe. C’est la rupture de l’équilibre européen qui amène les Etats-Unis à intervenir dans l’Ancien Monde et à s’y installer durablement, du containment de 1947 (doctrine Truman) à l’engagement post-Guerre froide. En matière d’équilibre des forces, il ne faut donc pas confondre les intentions et les résultats, et le système institué par les traités de Westphalie n’est en rien le chef d’œuvre de rationalité politique rêvé par les philosophes des Lumières et leurs épigones. Maître analyste du concert des puissances, Henry Kissinger dissipe toute illusion : « Les philosophes des Lumières se représentaient l’ordre international comme un mécanisme opérant à la manière d’une grande horloge dont les aiguilles ne s’arrêteraient jamais et avanceraient inexorablement vers un monde meilleur » mais, poursuit-il, « pendant tout le XVIIIe siècle, les princes européens menèrent d’innombrables guerres sans chercher pour autant à instaurer un quelconque ordre international ». Loin de stabiliser la géopolitique européenne, la Paix de Westphalie excite les appétits : « Le vide créé en Europe centrale par la guerre de Trente Ans suscitait l’ambition des pays voisins. La France continuait à faire pression à l’ouest. La Russie s’était mise en mouvement à l’est. La Prusse pratiquait une politique d’expansion au centre. Aucun des pays clés du continent ne se sentait une quelconque obligation envers l’équilibre européen tant prisé des philosophes » (Henry Kissinger, Diplomatie, Fayard, 1996, pp.57-58). La « guerre de Trente Ans » de la première moitié du XXe siècle et le wilsonisme marquent donc l’entrée dans un nouvel âge. Les Quatorze Points de Woodrow Wilson (discours au Congrès, 8 janvier 1918) visent à instituer un ordre international non plus basé sur l’équilibre des forces mais sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et la sécurité collective. S’inscrivant dans le prolongement de la SDN, l’ONU a été pensée et conçue sur le rejet de la diplomatie westphalienne. La Communauté européenne est elle-même fondée sur le dépassement par le haut de l’équilibre des forces et du concert des puissances. Les « pères fondateurs » de l’Europe des Six étaient habités par le souvenir de l’Empire carolingien. Significativement, chaque année, le prix Charlemagne récompense un « bon Européen ». Préconiser le retour à un système westphalien, avec pour faux nez la « multipolarité », entre les nations qui composent l’ensemble euro-atlantique, signifierait mettre à bas les solidarités géopolitiques de l’espace qui rassemblent l’Amérique du Nord et l’Europe unie, de la côte Pacifique à l’isthme Baltique-mer Noire (c’était l’une des dimensions de la vive opposition entre Jacques Chirac et Tony Blair, en 2003).

(6) Dans La fin de la Renaissance (PUF, 1980), Julien Freund empruntait à Léo Moulin l’expression de « pays en voie de sous-développement » pour anticiper la situation future des nations et économies européennes.

(7) Le « consensus de Washington » renvoie à un ensemble de propositions formulées par l’économiste John Williamson, en 1989, qui s’inscrivent dans la perspective libérale et synthétisent les positions des grandes institutions internationales (FMI et Banque mondiale) : ouverture des marchés, libéralisation, dérèglementation, orthodoxie budgétaire, etc.

(8) La « Westpolitik » russe et le « reset » entre Moscou et l’Occident (Etats-Unis, OTAN, UE) ne peuvent être compris sans cette volonté russe de voir reconnue la plénitude de son statut de puissance régionale, avec une dimension planétaire dans certains domaines (négociations nucléaires stratégiques, antimissiles et contre-prolifération). L’Iran et son programme nucléaire sont le banc d’essai de cette Westpolitik (une nouvelle résolution est en cours de négociation au sein du Conseil de sécurité des Nations unies).