La Turquie, puissance régionale et pivot géopolitique

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

5 septembre 2009 • Analyse •


A la croisée de l’Europe, de la Russie et du Moyen-Orient, la Turquie est souvent comparée à un « pont » entre l’Orient et l’Occident, la métaphore éclipsant les difficultés inhérentes à ce type de situation géopolitique. L’entreprise kémaliste de « modernisation par le haut », les menaces soviétiques sur les détroits entre 1945 et 1947 (Bosphore, Dardanelles) puis le basculement dans la Guerre froide ont conduit les dirigeants turcs à faire prévaloir les liens avec l’Ouest ; la participation d’Ankara aux initiatives et institutions euro-atlantiques (plan Marshall, OTAN et Conseil de l’Europe) exprime cette orientation diplomatico-stratégique et c’est dans ce contexte historique que la Turquie a pu, dès 1963, accéder au statut d’Etat associé à la CEE. Les temps sont autres et le gouvernement Erdogan privilégie de nouvelles configurations géopolitiques.