Crise nucléaire nord-coréenne · Un miroir des représentations mentales européennes

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

22 avril 2009 • Analyse •


Le 5 avril 2009, au prétexte de mettre sur orbite un satellite, la Corée du Nord a lancé une puissante fusée balistique et défié une fois de plus la « communauté internationale ». Aucun des Etats européens n’est partie prenante des négociations sur le nucléaire nord-coréen et leur responsabilité n’est donc pas directement engagée. Pourtant, il serait erroné de voir dans cette affaire un lointain dossier extrême-oriental, sans impact pour les confins occidentaux de l’ensemble spatial euro-asiatique. Outre le fait que Pyongyang est un proliférateur actif – de l’Asie de l’Est et du Sud jusqu’au Moyen-Orient –, les méthodes privilégiées par les Européens sont remises en cause sur ce théâtre géopolitique. Qu’il s’agisse de la Corée du Nord ou de l’Iran, l’apaisement rhétorique, le multilatéralisme tous azimuts et le « tout diplomatique » ne suffiront pas à assurer la paix et la sécurité des nations. Le monde n’est pas un simple objet de discours et le « Politique », au sens le plus noble du terme, doit être pris au sérieux.