13 octobre 2008 • Analyse •
Dans la nuit du 7 au 8 août 2008, en réponse à des provocations de plus en plus violentes des milices sud-ossètes, l’armée géorgienne pénètre en Ossétie du Sud et menace de prendre la capitale Tskhinvali. La Russie réagit immédiatement et dès le 8 août bombarde la ville de Gori ainsi que des sites stratégiques au sein même du territoire géorgien. Des unités de l’armée russe, entre le 9 et le 12 août, prennent position en Ossétie du Sud, en Abkhazie et sur le territoire géorgien, dans deux zones de tampon autour des entités sécessionnistes. Le conflit s’internationalise. L’Union européenne se pose en médiateur entre la Géorgie et la Russie ; les Etats-Unis restent discrets, mais fermes.
Le 26 août, la Russie reconnaît officiellement l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie. Son armée n’a toujours pas quitté le territoire géorgien. Le 8 septembre, au terme d’une visite des hautes autorités européennes à Moscou, le Kremlin s’engage à se retirer des zones occupées sur le territoire géorgien (mais non d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud) d’ici au 10 octobre. Les autorités russes acceptent également le déploiement d’observateurs de l’Union européenne et l’ouverture de négociations internationales notamment sur le retour des réfugiés et la sécurité dans la région. L’accord est scellé et la Russie réintégrée dans le jeu politique européen le 8 octobre 2008 à Evian, à l’occasion de la World Policy Conference qui réunit le président russe et la présidence française de l’Union européenne.
Les acteurs de la crise se retrouvent à partir du 15 octobre prochain à Genève pour discuter notamment des modalités de sécurité et de stabilité dans la région et de la question des réfugiés et déplacés. A Moscou, l’heure est à la formalisation de nouveaux projets stratégiques autour de la Géorgie, que nous nous proposons de passer en revue. A court terme, en tout cas, les positions de chaque acteur devraient se consolider.