Après le sommet Russie-Union européenne de Nice · Le retour de la confiance ?

Laurent Vinatier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

24 novembre 2008 • Analyse •


Il y a plusieurs années déjà que Russes et Européens ne concluent plus, enthousiasmés, un sommet semestriel. Celui qui s’est tenu le 14 novembre à Nice, n’a pas dérogé à la tradition. Au contraire même, dans un contexte économique mondial pour le moins dégradé, on a pu assister à une démonstration de bonnes intentions. Dès avant la rencontre, le ton est donné. La Commission rend début novembre son rapport évaluant « la situation et les différents aspects de la coopération » avec la Russie. Sur cette base, le 10 novembre, les ministres des Affaires étrangères européens acceptent le principe de la reprise des négociations sur l’Accord de Partenariat et de Coopération, qui avaient été suspendues le 1er septembre en réaction à l’intervention armée russe en Géorgie. La Russie de son côté, deux jours après, le 12 novembre, en signe de bonne volonté, fait savoir, par la voix du géant du gaz, Gazprom, que les prix de livraison baisseront dès le début de l’année 2009. Le 14 novembre s’annonce donc comme une occasion idéale de procéder à un état des lieux concerté de la relation entre la Russie et l’Union européenne. Cela devait être un round d’observation, avant de reprendre éventuellement le dialogue ; une séance test au cours de laquelle il a semblé nécessaire aux partenaires de se jauger les uns les autres et de sentir l’état d’esprit de chacun. Côté russe, il s’est agi vraisemblablement de cerner l’Union européenne post-présidence française : qu’attendre des Tchèques puis des Suédois ; comment traiter avec eux ? Côté européen, on a pu essayer d’estimer le degré de fiabilité du « partenaire » russe, de voir s’il est encore possible de lui faire confiance.