Jean-Sylvestre Mongrenier, directeur de recherche à l’Institut Thomas More
23 octobre 2024 • Vidéo •
L’envoi de 12 000 soldats nord-coréens sur le front ukrainien ne va peut-être pas change la donne mais elle s’ajoute à la mobilisation russe massive, la livraison de missiles iraniens, la livraison de missiles nord-coréens, le soutien multiforme de la Chine. Tout cela pris ensemble vient bien déterminer la corrélation des forces sur le théâtre ukrainien. Un nouveau seuil est franchi.
De plus, la Corée du Nord a encore beaucoup de réserves. 12 000 hommes, c’est peu pour son armée. Peut-être n’est-ce qu’une avant-garde. En tout cas, cela contribue à permettre à la Russie de respirer un peu et de ne pas avoir à ordonner de nouvelle mobilisation, qui pourrait être impopulaire dans sa population. Pour la Corée du Nord, cela permet d’acquérir l’expérience du combat dans un conflit moderne. Mais, surtout, elle obtient une coopération militaro-industrielle poussée, avec des transferts de technologies possible dans les domaines balistique, spatial et même des sous-marins nucléaires. Cela lui offre l’occasion de renforcer sa position propre. Jean-Sylvestre Mongrenier répond aux questions du Nouvel Obs.