3 novembre 2024 • Analyse •
Lorsque Vladimir Poutine accueillit Kim Jong-un dans l’Extrême-Orient russe, du 13 au 15 septembre 2023, et que le dirigeant nord-coréen visita notamment le cosmodrome de Vostotchny, un certain nombre de commentaires dénigrèrent ces manœuvres comme vaines. Pourtant, la livraison de munitions nord-coréennes permit à la Russie de pallier les insuffisances de son appareil militaro-industriel et c’est toujours le cas. L’année suivante, ce fut le maître du Kremlin qui se rendit en Corée du Nord pour y signer un pacte de défense (19 juin 2024). Sans grand émoi en Occident. Désormais, le renseignement sud-coréen nous apprend que Pyongyang engage des forces sur le front ukrainien. À l’expérience des faits, le mépris affiché envers les agissements russes a donné lieu à une grave méprise.
En premier lieu, il importe de rappeler la faillite diplomatique que constitue la transformation de la Corée du Nord en une redoutable puissance nucléaire et balistique, faillite révélatrice des erreurs stratégiques et des illusions géopolitiques occidentales, inscrites dans une vision fausse du devenir historique (un temps fléché, orienté vers le mieux). C’est en 1992 que les experts de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) révélèrent l’existence du programme nucléaire clandestin du régime de Pyongyang, dont on apprit ensuite les connexions historiques avec le Pakistan et l’Iran (voir notamment le réseau malfaisant d’Abdul Qadeer Khan). Dans les deux décennies qui suivirent, la diplomatie d’apaisement qui fit la quasi-unanimité de la « communauté internationale » se révéla impuissante à endiguer cette menace aujourd’hui ouverte. Pour mémoire, l’administration Clinton céda au chantage et négocia alors un accord selon lequel Pyongyang gèlerait la production de plutonium, sous contrôle de l’AIEA, moyennant d’importantes contreparties (1994). Les États-Unis s’engagèrent à lever l’embargo existant ainsi qu’à livrer annuellement des centaines de milliers de tonnes de pétrole à la Corée du Nord. Un consortium international devait fournir à ce pays deux centrales nucléaires civiles, principalement financées par le Japon et la Corée du Sud. En vérité, les États-Unis et leurs alliés étaient à cette époque persuadés que le régime nord-coréen, tout comme son fondateur, agonisait (1). L’essentiel était alors de gagner du temps et de préparer la réunification de la péninsule coréenne, inscrite dans la philosophie de l’Histoire.
La faillite de la politique de contre-prolifération nucléaire
Très vite, le processus de dénucléarisation montra ses limites, Pyongyang menant un programme clandestin d’enrichissement de l’uranium. Cette marche forcée vers le nucléaire militaire provoqua une famine qui aurait causé au moins un million de morts. Le 31 août 1998, Pyongyang testait un missile balistique (le Taepodong I), au-dessus de l’archipel japonais, cet essai suscitant l’inquiétude générale. Trois ans plus tard, les attentats du 11 septembre 2001 bouleversaient les schémas de perception de la prolifération des armes de destruction massive. Le 29 janvier 2002, George W. Bush identifiait le régime nord-coréen comme membre de l’« Axe du Mal » (on ne lui a pas pardonné cette expression). Bientôt, Washington considéra comme « caduc » l’accord de 1994, la partie nord-coréenne n’ayant pas respecté ses obligations. En guise de réponse, le 11 janvier 2003, Pyongyang se retirait du Traité de non-prolifération (TNP), signé en 1985, et accélérait sa marche vers l’atome guerrier. Sous le parrainage de Pékin, protectrice de la Corée du Nord, commença une série de négociations multilatérales (le groupe des Six est mis en place en 2003) mais l’exercice ne tarda pas à s’enliser (2). Depuis, Pyongyang va de l’avant, sans autre résistance que la force des choses. Faut-il rappeler la lamentable prestation de Donald Trump, persuadé, semble-t-il, que Pyongyang pourrait sacrifier son appareil balistico-nucléaire sur l’autel du développement hôtelier et touristique ? Le président américain aura offert un « show » à Kim Jong-un (rencontre du 30 juin 2019).
Après un premier essai nucléaire nord-coréen, en 2006, cinq autres suivirent. Désormais, il ne se passe guère de mois sans que le régime de Pyongyang ne lance des missiles, balistiques ou autres, dans les airs et les eaux du Japon ou de la Corée du Sud. Le 8 septembre 2023, le tyran local présentait un sous-marin lanceur d’engins balistiques, inaugurant ainsi un nouveau seuil. Malheureusement, il ne manque pas d’experts et observateurs pour mettre en doute la réalité des moyens militaires nord-coréens, le summum de l’intelligence consistant à tout relativiser. En 2006 déjà, la réalité du premier essai nucléaire fut mise en doute. Puis ce furent ses essais balistiques. Aujourd’hui, on fait mine de prendre les récents échecs spatiaux nord-coréens comme le signe d’une incapacité notoire, tout en réalisant que la Russie pourrait apporter une aide décisive et permettre aux forces nucléaires nord-coréennes de franchir de nouveaux seuils, avec des sous-marins capables à terme de lancer des missiles intercontinentaux. Nous n’en sommes pas là, objecteront les spécialistes, mais faut-il s’interdire de spéculer et d’anticiper ? Le régime de Pyongyang, rappelons-le, n’était pas censé disposer de l’arme nucléaire.
L’étroitesse des liens entre Pékin, Moscou et Pyongyang est encore aujourd’hui l’objet d’un certain doute. Nous ne reviendrons pas ici sur l’alliance sino-russe dont on dit volontiers qu’elle n’existe pas, sous prétexte qu’elle n’est pas éternelle et inconditionnelle (3). Si l’on se reporte aux trois dernières décennies, il nous aura été asséné que Moscou et Pékin étaient hostiles au programme balistique et nucléaire nord-coréen. Aussi les États-Unis et leurs alliés pouvaient-ils compter sur l’appui de ces deux capitales pour faire plier la Corée du Nord. Chemin faisant, une telle politique devait transformer la Chine populaire et la Russie en stakeholders, c’est-à-dire en actionnaires responsables du système international, pour le plus grand bien de la paix du monde et sa prospérité. Les dirigeants sino-russes sont des « pragmatiques », expliquait-on. Notons qu’il y a peu encore, on en appelait au pragmatisme du néo-maoïste Xi Jinping afin de contenir l’hubris de Vladimir Poutine, lui-même réputé pragmatique jusqu’au 24 février 2022. Peut-être faudrait-il s’interroger sur le sens des mots dont on use et abuse. Les adeptes occidentaux du pragmatisme seraient-ils donc des « idiots utiles » ?
La « Russie-Soviétie », alliée et protectrice du régime nord-coréen
Toujours est-il que le mouvement du réel aura contrarié cette anticipation optimiste du devenir de la Corée du Nord, anticipation marquée au sceau du réductionnisme économique : tyrans et despotes seraient comparables à des hommes d’affaires cherchant à maximiser leurs gains sur un marché économique. En fait, Chinois et Russes sont d’abord et avant tout animés par leur hostilité à l’encontre des États-Unis et de l’Occident, dont ils veulent briser l’hégémonie. Leur objectif est d’utiliser la Corée du Nord comme une force de destruction des alliances occidentales en Extrême-Orient. Si Chinois et Russes ont jadis voté plusieurs résolutions qui condamnaient la politique de prolifération de Pyongyang et l’irrespect du TNP, ils se sont constamment employés à vider de leur substance les sanctions internationales, quand ils n’aidaient pas au contournement des mesures d’embargo. Ouvertes en 2003, les négociations à six auxquelles ils participaient — aux côtés des États-Unis, de la Corée du Sud et du Japon — furent vaines. Depuis 2017, Pékin et Moscou ne condamnent d’ailleurs plus les agissements de leur allié nord-coréen. Dans la présente conjoncture géopolitique — la guerre en Ukraine et les tensions croissantes dans l’Ancien Monde, de l’Europe au détroit de Taïwan et jusqu’en mer du Japon —, le resserrement des liens entre Moscou et Pyongyang ne saurait être un objet de sarcasmes. Rappelons le lien étroit et généalogique entre la « Russie-Soviétie » (4) et le régime nord-coréen. Ce dernier a pour assiette territoriale la zone d’occupation soviétique dans le nord de la péninsule coréenne, acquise en 1945, et ce fut la volonté de Staline qui présida à la formation de la Corée du Nord. C’est avec le soutien de l’URSS et de la Chine maoïste que ce satellite déclencha la sanglante guerre de Corée (1950-1953), une guerre suspendue depuis l’armistice de Panmunjom (27 juillet 1953). En 1958, Moscou livra clefs en main à Pyongyang le laboratoire de Yongbyon, à l’origine du programme nucléaire nord-coréen.
À cette époque déjà, les deux pays étaient liés par un traité bilatéral, signé en 1961, qui comportait une clause d’assistance mutuelle. Au fil du temps, cette alliance se relâcha, sur fond de discorde et d’hostilité entre Pékin et Moscou, ce qui contraignit le petit État nord-coréen à louvoyer entre les géants soviétique et chinois. De surcroît, les dirigeants soviétiques, échaudés après la crise de Cuba (octobre 1962), entendaient désormais verrouiller l’accès au nucléaire guerrier (Washington et Moscou sont à l’origine du TNP, signé en 1968) ; Pyongyang se tourna donc vers le Pakistan, engagé dans une politique de prolifération clandestine. Toutefois, l’URSS conservait suffisamment d’influence pour convaincre ensuite Pyongyang de rallier le TNP (1985). Les liens se distendirent après la dislocation de l’URSS. Sous Boris Eltsine, la Russie post-soviétique avait d’autres priorités, quand bien même sa diplomatie esquissait des coalitions dites anti-hégémoniques (la « diplomatie Primakov »). La quête de marchés solvables, pour préserver l’industrie d’armement mais aussi s’enrichir personnellement, l’emporta un temps sur les alliances historiques. Sous cet angle, le développement industriel et la prospérité économique de la Corée du Sud étaient plus attrayants.
Parvenu au sommet du pouvoir, Poutine prétendit d’abord se poser en tiers pacificateur entre les deux Corées, et donc en partenaire diplomatique des États-Unis dans la gestion de la crise internationale rampante provoquée par le programme balistique et nucléaire nord-coréen. Le 9 février 2000, Moscou signa donc un traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec Pyongyang, sans reprendre la clause d’assistance militaire automatique d’autrefois, et Poutine fut le premier chef d’État russe à se rendre en Corée du Nord (juillet 2000). Parallèlement, il s’efforça de développer des relations économiques et commerciales avec la Corée du Sud. L’histoire des relations Moscou-Pyongyang, la géographie et l’activisme diplomatique russe firent que Moscou devint partie prenante des négociations à six, ouvertes en 2003. Toutefois, son poids et son influence propres furent insuffisants pour faire la différence. Aussi et surtout, les tenants et aboutissants de sa politique révisionniste excluaient que la Russie contribue de bonne foi au règlement de cette crise, en refoulant les ambitions nucléaires de Pyongyang. Comme indiqué plus haut, l’ambiguïté et la complaisance l’emportèrent donc.
L’infernal trio Moscou-Pékin-Pyongyang
Les développements de la guerre en Ukraine et la révélation des insuffisances militaires russes ont joué dans la direction d’un resserrement de l’alliance Moscou-Pyongyang. Dès 2023, les termes de l’échange sont évidents : des stocks d’obus, de munitions et de missiles nord-coréens (de facture soviétique) (5), contre des transferts de technologies balistiques et spatiales russes (la Corée du Nord veut mettre sur orbite un satellite de renseignement militaire), transferts qui s’ajoutent au développement de liens commerciaux. Pyongyang pourrait aussi assurer la fourniture de travailleurs nord-coréens, plus exactement de serfs d’État, afin de combler l’insuffisance de la démographie russe, aggravée par la mobilisation militaire. Par ailleurs, les livraisons nord-coréennes à la Russie pourraient dissimuler des transferts de composants et d’équipements chinois, Pékin évitant ainsi des sanctions occidentales sur ses exportations ; jusqu’à maintenant, la guerre commerciale avec les États-Unis, la détérioration des rapports sino-européens et le ralentissement de l’économie chinoise ont imposé à Pékin un certain respect des apparences. Rappelons aussi que d’influents personnages à Moscou recommandent d’utiliser la prolifération nucléaire comme instrument au service des intérêts stratégiques et géopolitiques russes ; l’idéologue et politologue russe Sergueï Karaganov est très clair sur ce point (6).
En revanche, l’envoi de troupes nord-coréennes sur le front ukrainien n’aura pas été anticipé. L’information est communiquée, le 18 octobre dernier, par le service national de renseignement de la Corée du Sud (le NIS). Selon le NIS, 1 500 soldats nord-coréens ont été acheminés dans des bases militaires de l’Extrême-Orient russe, à Vladivostok, Oussouriïsk, Khabarovsk et Blagovechtchensk (10 000 autres soldats devraient suivre) Après une période d’entraînement, ils seront déployés sur le front ukrainien, au Donbass et dans la région russe de Koursk, partiellement occupées par des forces ukrainiennes depuis l’été dernier. D’ores et déjà, des éléments nord-coréens seraient présents sur le sol ukrainien, dans la partie du Donbass prise par les Russes, six d’entre eux ayant trouvé la mort près de Donetsk, le 6 octobre dernier (7). Aux États-Unis comme en Europe, les optimistes forcenés veulent croire que cela ne pèsera pas sur le cours de la guerre ; il faudrait presque se réjouir de ces informations car elles témoigneraient du degré d’épuisement de la Russie, sur le plan humain et matériel. À rebours d’une telle analyse, il faut voir dans cet engagement direct de la Corée du Nord le signe d’une nouvelle escalade de Vladimir Poutine, qui ne s’interdit rien, mène la guerre dans une perspective longue et, pour ce faire, n’hésite pas à puiser dans le vivier nord-coréen. En regard, peut-on croire à des ambitions territoriales russes limitées ainsi qu’à de prochaines négociations de paix ? À long terme, ne s’agit-il pas de réduire l’Europe à un petit cap de l’Asie ?
Au-delà, c’est un triangle géostratégique Moscou-Pékin-Pyongyang qui s’affirme sur la grande scène eurasiatique, auquel il faut ajouter le régime islamique iranien et ses séides (Hezbollah, Hamas, milices panchiites et houthistes), sur son boulevard méridional (le Moyen-Orient, entre Méditerranée et océan Indien). Du point de vue russe, des tensions croissantes en Extrême-Orient affaibliront les États-Unis, victimes d’un phénomène d’hyper étirement stratégique, avec des effets positifs pour la Russie sur le théâtre ukrainien. Pour la Chine populaire, la mise sous tension des alliances américaines dans la région modifiera la corrélation des forces dans le détroit de Taïwan et dans les mers de Chine du Sud et de l’Est, ces « méditerranées asiatiques » que Xi Jinping veut transformer en mers intérieures (voir la « poldérisation » de la mer de Chine du Sud). Si l’on en doutait, les provocations répétées des forces armées chinoises à l’encontre des Philippines et les grandes manœuvres militaires autour de Taïwan, toujours plus intenses, montrent la volonté de tester la résolution américaine et de forcer le pas (8). Dans ce « Très Grand Jeu » eurasiatique, Pyongyang renforce ses alliances et ses « avantages comparatifs ». Si l’occasion se présente, peut-être Kim Jong-un voudra-t-il réunifier par la force la péninsule coréenne. Pendant ce temps, le régime islamique iranien, à quelques mois d’intervalle, prend l’initiative d’une double frappe sur le territoire israélien (9), mais il se trouve de bons esprits pour formuler leur espérance dans une influence apaisante de Moscou et Pékin qui, on l’aura compris, n’auraient pas intérêt à une détérioration de la situation. L’espoir de l’Administration Biden de voir Moscou limiter l’aide technico-militaire au régime iranien et le raisonner, explique d’ailleurs en partie le refus de donner à Kyïv les moyens de frapper plus en profondeur le territoire russe (10).
En guise de conclusion
En somme, comme le soulignent politiques et observateurs à Kyïv, les Occidentaux auront si bien géré l’escalade que l’on se retrouve avec des soldats nord-coréens sur le front ukrainien, tandis que Chinois et Iraniens n’auront eu de cesse d’amplifier leur soutien multiforme à la Russie, non sans contreparties russes au Moyen-Orient, où la guerre est désormais ouverte, et en Extrême-Orient, où les tensions s’accumulent. D’une extrémité à l’autre de l’Eurasie, les États-Unis principalement, leurs alliés dans une moindre mesure, sont sur-sollicités, au péril de l’hyper-étirement stratégique (Strategic overextension). Alors qu’une déflagration régionale menace sur le boulevard méridional de cette masse terrestre eurasiatique, où se trouve l’essentiel de la population et des capacités de production mondiales, l’armée russe accentue sa pression sur l’Ukraine, détruit méthodiquement ses infrastructures énergétiques et progresse dans le Donbass.
S’il ne s’agit pas encore d’une guerre mondiale, nous sommes bien immergés dans un monde en guerre, avec à l’horizon une possible convergence des lignes dramaturgiques. Confrontés à cette redoutable perspective, la plupart des gouvernements occidentaux procrastinent, nombre de leurs stratèges prétendent enfermer la réalité dans des modèles comportementaux dérivés de la théorie des jeux ; les forces d’opposition, quand elles ne pactisent pas mentalement avec la menace, s’extraient du monde de la vie pour se concentrer sur des revendications intérieures, conformément à la loi du « toujours plus » qui gouverne les social-démocraties (« Chacun pour soi, l’État pour tous »). Bref, les sociétés occidentales post-modernes ne sont plus politiquement structurées et organisées en fonction de menaces extérieures pourtant irréductibles. Aussi faut-il se préparer au pire et se remémorer l’interpellation du Sphinx à Œdipe : « Comprends ou tu es dévoré ! »
Notes •
(1) Kim Il-sung meurt le 8 juillet 1994 et son fils, Kim Jong-il, lui succède, inaugurant ainsi une « dynastie rouge ». Kim Jong-un prend la suite en 2011.
(2) Parallèlement, Washington s’attaque aux activités financières illégales du régime nord-coréen et accuse le Banco Delta Asia de Macao de blanchir d’importantes sommes pour le compte de Pyongyang. Par voie de conséquence, 24 millions de dollars (18 millions d’euros) placés sur des comptes nord-coréens dans cette entité financière sont gelés.
(3) Voir Jean-Sylvestre Mongrenier, « L’axe sino-russe et ses prolongements : de la difficulté à nommer le réel », Desk Russie, 10 octobre 2024, disponible ici.
(4) L’expression souligne les éléments de continuité entre l’URSS et la Russie post-soviétique.
(5) D’aucuns ont exprimé leurs doutes sur la valeur militaire de ces fournitures et équipements, mais les militaires ukrainiens affirment aujourd’hui que l’effet de masse procuré à l’armée russe sur les champs de bataille leur pose de réels problèmes tactiques. La Corée du Nord a fourni à son allié russe trois millions d’obus d’artillerie et plusieurs dizaines de missiles balistiques.
(6) Voir notamment « Pourquoi ne pas envoyer un missile sur le Reichstag ? » (entretien de Sergueï Karaganov), Le Grand Continent, 12 octobre 2024. D’autres textes de cet intellectuel organique du poutinisme sont disponibles, notamment ce que l’on nomme la « doctrine Karaganov », expression de la vision du monde du Kremlin et ensemble de préceptes en matière de politique étrangère.
(7) Selon le renseignement ukrainien, ces soldats nord-coréens, entre 1 500 et 3 000 hommes, composeraient un « bataillon bouriate », une façon de masquer leur présence, pensait-on. Nous n’en sommes plus là et des généraux nord-coréens auraient même été dépêchés. Nous n’en sommes plus là et des généraux nord-coréens auraient même été dépêchés.
(8) Voir Pierre-Antoine Donnet, « Un risque calculé ? La Chine renforce sa pression militaire contre Taïwan », Asialyst, 18 octobre 2024
(9) L’armée iranienne a lancé près de 200 drones, une centaine de missiles sol-sol et trois dizaines de missiles de croisière, les 13 et 14 avril 2024 (les séides de Téhéran ont participé à l’opération), puis 180 missiles balistiques le 1er octobre de la même année. Une telle initiative, formellement exclue par bien des experts jusqu’à ce qu’elle soit prise, est présentée désormais comme guère signifiante sur le plan militaire (« Ce n’est que symbolique »), de façon à délégitimer la riposte israélienne à venir. Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2024, Israël a exercé des représailles ciblées, au moyen d’armes classiques (non nucléaires), contre des sites militaires iraniens. Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2024, Israël a exercé des représailles ciblées, au moyen d’armes classiques (non-nucléaires), contre des sites militaires iraniens.
(10) L’espoir de l’Administration Biden de voir Moscou limiter l’aide technico-militaire au régime iranien et le raisonner explique en partie le refus de donner à Kiev les moyens de frapper plus en profondeur le territoire russe.