9 mars 2011 • Analyse •
Dès le départ des événements à Benghazi, le 17 février 2011, la chose semblait mal engagée et ce malgré les interprétations forcées qui voulaient voir le régime de Kadhafi comme un nouveau domino destiné à être submergé par la « révolution arabe ». Point de société civile, ne serait-ce qu’embryonnaire, en Libye, absence des « réseaux sociaux » présentés comme décisifs en Tunisie ou en Égypte, prégnance de structures tribales et claniques dont on découvre l’importance au fil du conflit. En d’autres termes, le cas Libyen n’entre pas dans les catégories du millénarisme de l’ordinateur et de ses sous-produits. L’effet domino s’est transformé en logique de chaos. L’insurrection de Benghazi et de l’ancienne Cyrénaïque peine à s’étendre au-delà de Ras Lanouf et c’est une guerre civile qui met aux prises anti et pro-Kadhafi, avec en toile de fond des oppositions tribales. Ce conflit de faible intensité devrait gagner en importance et les bandes dépenaillées qui tirent en l’air devant les caméras ou au passage des avions de guerre de Kadhafi sont mises à mal par la contre-offensive de ce dernier. Bref, le charme est rompu.