Février 2010 • Dossier spécial •
6 mai 2007, 31 janvier 2010 : voilà 1000 jours que Nicolas Sarkozy est président de la République. Alors que les élections régionales approchent et que la présidentielle de 2012 se prépare, c’est l’heure du premier bilan. Basée sur l’ensemble des données disponibles grâce au Baromètre des réformes de Nicolas Sarkozy publié par l’Institut Thomas More depuis 2007 (version de novembre 2009 disponible en cliquant sur le lien ci-dessous), cette note propose une approche plus globale qui, au-delà des bilans chiffrés, montre en quoi et dans quels domaines l’action du chef de l’Etat et de son gouvernement aura été efficace ou pas et trace, sur la base de son analyse, quelques perspectives pour la seconde partie du mandat.
Confortablement élu président de la République le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy a vécu un mi-mandat difficile et ne réunit en ce début d’année, à l’occasion de ses 1000 jours à l’Elysée, qu’environ un tiers d’opinion favorable dans les sondages. 2010 apparaît pourtant à plus d’un titre une année charnière dans son quinquennat.
Tout d’abord parce que Nicolas Sarkozy a lui-même fait de cette année une étape importante de son mandat. Refusant de ralentir le rythme de ses réformes, et sûr que les Français lui en sauront grés au final, il a annoncé qu’il s’attaquerait « sans faiblesses ni tabous » aux dossiers des retraites et des déficits. Si le mot a disparu de son vocabulaire, il entend rester le président de la « rupture ». Ensuite parce que la crise fait toujours et douloureusement sentir ses effets et que les électeurs demandent des résultats concrets, sur le front du chômage en particulier, à un président qui leur avait promis que « tout était possible » et dont l’omniprésence sur tous les dossiers crée inévitablement une vive attente. Enfin parce les résultats des élections régionales de mars prochain, scrutins locaux qu’il a lui-même « nationalisés » en lançant la campagne de l’UMP en novembre 2009 et en s’investissant personnellement dans la bataille, seront inévitablement interprétées comme un test de confiance dans la perspective de 2012. En ce sens, le scrutin de mars marquera bel et bien le basculement vers la préparation des élections présidentielles.
Pour toutes ces raisons, il est donc possible – et légitime – de dresser un bilan, un bilan d’étape naturellement, de l’action de Nicolas Sarkozy à la tête de l’Etat depuis un peu plus de deux et demi. Respectant son credo de campagne, le candidat de la « rupture » s’est vite transformé en hyper-président, changeant profondément le mode d’exercice du pouvoir, imposant un nouveau style, s’engageant sur tous les terrains, ouvrant tous les fronts à la fois et se plaçant constamment en première ligne. Le contexte actuel, bien différent de celui de 2007, n’a rien changé à la théorie du « bloc des réformes » qui guide son action depuis le début et selon laquelle toutes les réformes se tiennent et doivent être conduites en même temps pour produire leurs résultats – au risque de donner une impression brouillonne et de ne toucher souvent qu’à la surface des problèmes… Au plus fort de la crise et encore en ce début d’année, Nicolas Sarkozy l’a dit et répété, il ne ralentira pas et ne « cèdera pas à l’immobilisme ». Loin de se concentrer uniquement sur les conséquences économiques et sociales de la crise, de nouveaux chantiers ont été lancés en 2009 sur le logement, l’Outre-Mer ou le lycée et le programme de 2010 s’annonce également chargé.
L’Institut Thomas More se propose donc de faire, un instant, un arrêt sur image sur les 1254 engagements (1147 mesures abordées et 107 mesures non abordées) recensés par son Baromètre des réformes de Nicolas Sarkozy depuis mai 20071 et de répondre à quelques questions utiles pour comprendre les deux années qui nous séparent encore de 2012 : Nicolas Sarkozy tient-il ses engagements ? Fait-il ce qu’il a dit ? Et ce qui est fait est-il à la hauteur de ce qui avait été promis ou annoncé ? Les réformes sont-elles menées à leur terme ? La qualité des réformes a-t-elle pâti de la crise ? Sont-elles à la hauteur des ambitions affichées par le gouvernement ? A la vue de ce qui a été fait depuis 2007, quel pourra être le visage de la seconde moitié du quinquennat ? Dans un contexte bouleversé par la crise économique, la « rupture » est-elle encore de mise ?