![](https://institut-thomas-more.org/wp-content/uploads/2025/01/20250128-Delsol-LeFigaro-Picture1-350x233.png)
28 janvier 2025 • Entretien •
La philosophe publie Insurrection des particularités (Cerf), un ouvrage érudit et éclairant sur la période de transition douloureuse que traverse l’Occident. Après les désillusions des utopies des Lumières et l’affaissement du christianisme, nos sociétés ont plongé dans un mode de pensée ultra-individualiste, consacrant le particulier au détriment de l’universel.
La communauté est le produit d’un effort acharné car elle n’a rien de naturel, écrivez-vous en préambule. L’homme naît invariablement seul. Nos sociétés occidentales sont-elles caractérisées par l’effondrement de cette volonté de faire corps ?
Nos sociétés sont caractérisées par un effondrement des communautés et institutions anciennes, qui entraînent une explosion de l’individualisme. Un exemple significatif : dans les affaires de mœurs, si importantes aujourd’hui, traditionnellement, on sacrifiait l’individu à l’institution (la famille, l’école, l’Église) ; maintenant, c’est le contraire : l’individu s’élève contre l’institution, l’accuse et a raison contre elle. Mais il s’agit moins d’un processus irrémédiable que d’une transition.
D’autres liens se façonnent, liés à des institutions plus encadrées et obligées d’être plus attentives, moins autoritaires. Pour prendre l’exemple de la communauté première, la famille : elle…