Que peut encore faire la France face à la crise ? Etude comparative de 5 plans de relance européens

Découvrez la Note de Benchmarking de l’Institut Thomas More qui analyse 5 plans de relance européens, pour inspirer la France

Mars 2009 • Note de Benchmarking 3 •


Face aux effets de la crise, le mécontentement monte en France. Le gouvernement français doit-il à nouveau réajuster sa stratégie de lutte contre la crise ? Le Premier ministre François Fillon a-t-il raison d’affirmer qu’il « ne lâchera rien » ? L’Institut Thomas More publie une nouvelle Note de Benchmarking qui permet, à la lumière des initiatives prises par ses voisins, d’évaluer la stratégie française de lutte contre la crise.


Le 4 décembre 2008, Nicolas Sarkozy présentait un plan de relance budgétaire centré sur l’investissement de 26 milliards d’euros, auquel fut ajouté le 18 février 2009 une série de mesures en faveur du pouvoir d’achat pour un montant de 2,6 milliards d’euros. Ainsi, avec un plan de relance de l’ordre de 29 milliards d’euros, soit 1,5% du PIB, la France se place-t-elle en conformité avec la norme retenue par l’UE, mais reste en deçà des recommandations du FMI, qui préconise des relances budgétaires d’environ 2% du PIB.

Avec 90 200 chômeurs supplémentaires en janvier 2009 (soit une augmentation de 15,4% par rapport à janvier 2008) et de mauvais chiffres attendus pour les mois à venir, la question de l’emploi redevient la priorité pour les Français. Faut-il en déduire que le gouvernement, en privilégiant nettement le soutien à l’investissement, s’est trompé de stratégie de lutte contre la crise ? En son état actuel, le plan de relance est-il suffisant ou de nouvelles initiatives centrées sur l’emploi sont-elles nécessaires ? Le débat engagé sur l’efficacité du plan français mêle en fait deux questions : celle du montant global consacré à la relance et celle du type de mesures retenues. Autrement dit : la France dépense-t-elle suffisamment ? Et dépense-t-elle efficacement ses ressources allouées à la relance ? Même en tenant compte des mesures pour le pouvoir d’achat récemment adoptées, le plan français reste très majoritairement centré sur la relance de l’investissement, avec 77% des ressources qui y sont consacrées, contre 5% à l’emploi et 18% à la consommation. Cette répartition des dépenses est-elle satisfaisante ou pourrait-elle être améliorée ? Cette question va être au cœur du débat politique et social français dans les mois à venir.

Pour nourrir ce débat, il est intéressant de jeter un œil au-delà de nos frontières et d’examiner les plans de relance de nos voisins. Y a-t-il un consensus clair au sujet des mesures à préconiser pour lutter contre la crise, ou chaque pays fait il des choix différents, et, dans ce cas, pourquoi ? En présentant les montants des différents plans de relance de nos voisins, leur financement, leur répartition entre investissement, emploi et consommation, ainsi que les différentes mesures clé retenues, et en les analysant à la lumière des spécificités nationales, l’objectif de la présente note de Benchmarking est d’identifier, pour la France, quelques pistes en faveur d’éventuelles mesures complémentaires face à la crise.