France, Europe, Etats-Unis · Fondements connus et inconnus d’une mésentente cordiale

Béla Borsi-Kalman, Maître de conférences à l’Université Loránd Eötvös (Budapest)

Février 2005 • Tribune 4 •


La présente Tribune a été écrite d’un seul trait à l’automne 2003 puis, à la demande de l’Institut Thomas More, remaniée par son auteur à l’automne 2004. Nous ne croyons pas que le cours du temps et des évènements arrivés depuis (instabilité persistante mais scrutin plutôt réussi en Irak ; disparition de Yasser Arafat et premiers pas prometteurs de Mahmoud Abbas ; disparition de Rafik Hariri au Liban ; retrait annoncé et confirmé des troupes israéliennes de Gaza et de Cisjor-danie ; réélection de Georges W. Bush à la Maison Blanche ; débats confus et mêlés sur le projet de Constitution européenne et l’entrée de la Turquie dans l’Union) invalident son propos. Au contraire, ils le justifient. Nulle part dans le flot immense des livres et articles traitant de ces sujets et offert à la réflexion de chacun depuis le 11 septembre 2001, nous n’avons lu pareille analyse. Il fallait un esprit singulièrement affûté pour voir si justement les motifs cachés de la querelle qui s’est fait si profondément jour entre la France et quelques autres pays d’Europe et les Etats-Unis. Cet esprit est hongrois, c’est-à-dire Européen d’Europe centrale. Si un peu de vent frais peut encore souffler sur l’Europe, si un peu de cet « esprit clair » si cher à Montesquieu y est encore possible, c’est à coup sûr d’Europe centrale et orientale qu’ils nous viendront.