Octobre 2006 • Tribune 10 •
Quelles sont les possibilités et les réalités de ce dialogue interreligieux, tant vanté, dans le contexte international actuel ? Quelles sont ses résonances dans nos sociétés contemporaines, caractérisées par la présence de fortes communautés immigrées et par leur très forte déchristianisation ? Enfin, que cela nous apprend-il sur l’éternelle question de l’identité européenne ?
Le tollé provoqué dans le monde musulman, et fortement médiatisé dans les pays occidentaux, par les propos tenus par le pape Benoît XVI en Allemagne le mois dernier, vient après celui provoqué par l’ »affaire » des caricatures de Mahomet en début d’année. S’y ajoute récemment en France l’ »affaire » Redeker, du nom de ce professeur de philosophie condamné par une fatwa après la publication d’un article de journal.
Incompréhensions, provocations, manipulations, excès, violences, anathèmes : ces trois événements récents suffisent à illustrer la complexité et la sensibilité du sujet du dialogue interreligieux, et par extension interculturel, et en particulier du dialogue entre Christianisme et Islam. Ils nous poussent donc à nous interroger sur les possibilités et les réalités de ce dialogue interreligieux dans le contexte international actuel ; à nous interroger sur les résonances que ce type d’événements peuvent avoir dans nos sociétés contemporaines, caractérisées par la présence de fortes communautés immigrées sur leur sol et par leur très forte déchristianisation ; enfin de nous interroger sur l’éternelle question de l’identité européenne, de son « effacement » actuel et des conséquences que ce type de crispation peuvent avoir. Car, que cela plaise ou non, l’Europe, comme civilisation, mais aussi comme ensemble politique, est concernée.