12 novembre 2007 • Événement •
L’énergie, la localisation et la limitation de ses réserves en ressources naturelles connues, son importance pour assurer l’amélioration du niveau de vie de la population mondiale et, en contrepoint, son impact sur l’environnement, sont devenus un thème de débat planétaire. Scientifiques, hommes politiques, industriels et ONG y participent, souvent avec passion. L’hypermédiatisation des inquiétudes environnementales (réchauffement climatique, épuisement des ressources, effet de serre, développement durable, etc.) a sensiblement modifié nos représentations en la matière. Faisant preuve d’une remarquable faculté d’adaptation, de nombreuses entreprises se sont mises au diapason de ces idées.
On voit désormais des fournisseurs d’énergie surenchérir sur les thèmes environnementalistes, faisant même de ces derniers l’axe majeur de leurs communications et le véhicule de leur image. Sur le plan du droit national et international, on ne compte plus les traités, protocoles, conventions, législations et règlementations inspirées par le souci de « sauver la planète » et l’attribution du dernier prix Nobel de la paix à AL Gore et au GIEC contribue à nourrir la croisade en faveur de cette rédemption planétaire…
Traduisant des préoccupations légitimes pour la protection de l’environnement, ces multiples mesures exercent cependant sur nos économies une influence qu’il importe de mesurer, et il est légitime de débattre de l’opportunité et de la faisabilité de plusieurs d’entre elles, entreprise hasardeuse, car la raison a parfois boudé un débat qui a pris une tournure intimidante. S’il faut évidemment reconnaître la nécessité de prendre en compte ces préoccupations, il faut dans le même temps rappeler que la responsabilité sociétale des décideurs politiques comme économiques implique un difficile arbitrage entre des impératifs tous légitimes mais parfois conflictuels. C’est, il nous semble, le rôle ingrat mais inévitable du détenteur de responsabilités que d’arbitrer entre des conflits de nécessités.
Ne peut-on, dès lors, pas s’accorder autour de la définition des objectifs impératifs d’une politique énergétique équilibrée, qui se fixerait pour but à la fois d’offrir les services que nos sociétés demandent, de garantir la sécurité d’approvisionnement à un coût acceptable et de satisfaire à des critères environnementaux exigeants mais raisonnables ? Dans un débat de cette nature, il convient d’adopter une approche holistique embrassant tous les aspects de la question. Nous en discuterons avec :
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André BERGER, professeur à l’Institut d’Astronomie et de Géophysique G. Lemaître de l’Université Catholique de Louvain
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Samuele FURFARI, maître de Conférences à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), où il enseigne la géopolitique de l’énergie