Les défis de la crise alimentaire mondiale

Rencontre de l’Institut Thomas More 

Jeudi 26 juin 2008 • Bruxelles

26 juin 2008 • Événement •


Les prix agricoles et des denrées alimentaires flambent, l’humanité compte 28 millions de nouvelles bouches à nourrir chaque année et la Terre 3 milliards de pauvres disposant de moins de 2 dollars par jours pour survivre, les « émeutes de la faim » agitent déjà trois continents : les données du problème sont connues et inquiètent au Nord comme au Sud. Si les projections sont moins optimistes pour l’horizon 2030, on sait néanmoins que la quantité de nourriture disponible à l’échelle de la planète excède aujourd’hui les besoins. Que se passe-t-il donc ?

La hausse de la demande des pays en voie de développement, l’augmentation des coûts de production et de la facture énergétique, des phénomènes de spéculation, l’explosion des biocarburants peut-être, expliquent un phénomène que certains spécialistes jugent cyclique et inévitable.

Mais les réponses possibles au défi alimentaire mondial ne sont pas simples à trancher. Les techniques OGM promettent de significatives augmentations de rendement, mais on connaît les réserves exprimées à leur sujet. Nombre de pays, en Afrique comme en Amérique latine, pourraient augmenter la surface de leurs terres cultivables, mais au prix de la déforestation et de l’atteinte à la biodiversité. Le retour aux productions agricoles vivrières est désormais vivement encouragé, mais en oubliant que l’une des raisons qui les avaient fait quitter dans les années 1980-1990 était la corruption endémique des filières agricoles locales. A quoi s’ajoute la question cruciale, et combien sensible, des subventions des pays développés à leur secteur agricole (estimées en 2006 à 349 milliards de dollars pour l’ensemble des pays de l’OCDE). A quels efforts les Etats-Unis et les pays de l’Union européenne sont-ils prêts pour mettre fin, ou à tout le moins adoucir un système d’aides qui interdit aux agriculteurs des pays en voie de développement d’être compétitifs sur leurs propres marchés ?

De ces questions, et de quelques autres, nous vous invitons à venir débattre avec :

  • Pierre DEFRAIGNE, ancien directeur de cabinet d’Etienne Davignon et de Pascal Lamy à la Commission Européenne, Executive Director de la Fondation Madariaga, Visiting Professor à l’UCL

  • Charles MILLON, ancien ministre (France), ancien ambassadeur représentant la France auprès la FAO, du PAM et du FIDA