L’improbable défense européenne

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

Juillet 2008 • Tribune 18 •


La présente Tribune reprend le texte de l’rticle paru dans la revue Hérodote, dossier « Vers une nouvelle Europe de l’Est ? », N°128, 1er trimestre 2008.


Dans la perspective de la présidence française de l’Union européenne au second semestre 2008, Nicolas Sarkozy a fait savoir qu’il entendait relancer la PESD (Politique européenne de sécurité et de défense). Longtemps mis en sommeil suite à l’échec de la CED (Communauté européenne de Défense), le projet d’une « Europe de la défense » a pris forme au cours des années 1990. Dans les représentations géopolitiques françaises, la PESD est le préalable à une future défense européenne, levier d’un nouveau pôle de puissance dans un monde multipolaire. Cette vision française d’une défense européenne se combine avec les politiques étrangères et de défense des partenaires et alliés de la France dans l’aire euro-atlantique (UE et OTAN), non sans concurrences et rivalités. Face aux risques et menaces de leur environnement, la grande majorité d’entre eux compte sur la pérennité de l’engagement américain et de l’OTAN. Les équilibres géopolitiques et la transformation de l’UE en un vaste Commonwealth paneuropéen n’interdisent pas le renforcement de la PESD mais rendent improbable la mise sur pied d’une défense européenne.