Europe de la défense · « Non possumus » ?

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

10 octobre 2008 • Analyse •


Réunis à Deauville le 1er et 2 octobre 2008, les ministres de la Défense de l’Union européenne ont pris, en tout ou en partie, des engagements de principe sur un certain nombre de projets concrets. L’approche capacitaire qui prévaut désormais est censée permettre la montée en puissance de l’ « Europe de la défense », plus exactement de la PESD (Politique européenne de sécurité et de défense). A l’évidence, la situation présente n’est pas à la hauteur des espoirs investis par la diplomatie française, au lendemain du sommet franco-britannique de Saint-Malo, voici près d’une décennie (3-4 décembre 1998). Faut-il céder au désespoir ? A rebours des schémas constructivistes, la PESD doit être pensée dans son contexte géopolitique, comme réponse aux défis et menaces qui pèsent sur l’Europe, en complémentarité avec les dispositions prévues dans le cadre de l’OTAN. L’essentiel se joue en amont, au niveau des représentations mentales et géopolitiques des décideurs et des opinions publiques européennes. Il nous faut voir les choses telles qu’elles sont : un basculement d’énergies et de puissance d’Ouest en Est, des affrontements multiformes et la menace d’un « hyper-chaos ».