La sécurité énergétique, nouvelle frontière de l’Union européenne

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

Janvier 2009 • Tribune 23 •


A la fin de l’année dernière, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne célébraient unanimement ou presque l’adoption d’un « paquet énergie climat », un difficile compromis plutôt qu’une audacieuse anticipation du futur. Début 2009, une large partie de l’UE et des pays qui lui sont associés sont gravement affectés par une nouvelle « guerre du gaz » entre la Russie et l’Ukraine. Le futur commence ici et maintenant. Présenté comme un « différend commercial » plus ou moins obscur, ce qui n’est pas entièrement faux, ce conflit met en jeu la sécurité des pays européens ; il illustre leur dépendance à l’égard des exportations énergétiques russes. Par là même, il s’agit d’un conflit géopolitique irréductible à sa dimension commerciale. Le 10 janvier 2009, la présidence tchèque de l’UE a parrainé un accord entre Kiev et Moscou et les livraisons de gaz devraient reprendre. Pourtant, si les pays membres de l’UE ne parvenaient pas à dépasser les nationalismes pétro-gaziers pour mettre en place une communauté énergétique, ce Commonwealth paneuropéen y perdrait en légitimité et ne pourrait devenir une véritable union des peuples et nations d’Europe.