La politique de défense britannique et le « special relationship » anglo-américain · Vers un rééquilibrage euro-atlantique ?

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

Mai 2010 • Tribune 26 •


L’engagement des armées occidentales en Afghanistan et l’élaboration d’un nouveau concept stratégique de l’OTAN nourrissent les débats autour de la défense et des orientations géopolitiques. Le Royaume-Uni est l’un des pays où ce débat est le plus d’actualité. Dans le sillage des Etats-Unis, l’armée britannique a été engagée en Afghanistan (2001) puis en Irak (2003-2009). 9500 soldats sont toujours sur le front afghan. Les pertes humaines ne sont pas négligeables, les équipements militaires s’usent et il en va de même du soutien du public à ces opérations qui s’érode.

Aussi, les vertus d’un « special relationship » qui a mené le Royaume-Uni à se réengager sur des théâtres d’opérations à l’est de Suez sont parfois contestées. Une révision de la stratégie de défense est en cours, avec les prochaines élections législatives, le 6 mai 2010, en toile de fond. Cependant, les propos relatifs aux coopérations militaires franco-britanniques ne sont pas le signe d’un grand intérêt en faveur de la défense européenne ; la capacité d’attraction de la France et de l’Union européenne (UE) est probablement surestimée. Plus sûrement qu’une réorientation d’ensemble de la politique britannique, c’est un rééquilibrage des principaux engagements diplomatico-militaires britanniques qui doit être envisagé, dans une logique de partenariat entre l’OTAN et l’UE.