L’Europe de la défense un an après le traité de Lisbonne · Etat des lieux et perspectives

A cinq semaines du sommet de l’OTAN qui se tiendra à Lisbonne, l’Institut Thomas More lance son programme de recherche « Défense et Sécurité : le coût de la non-Europe » et publie cette note de benchmarking, disponible en français et en anglais, comme première contribution

Octobre 2010 • Note de benchmarking 5 •


Alors que le traité de Lisbonne est entré en vigueur le 1er décembre 2009, l’Union européenne (UE) se débat dans une crise économique qui met à mal une construction déjà fragile en raison de la diversité des histoires et traditions politiques sur le continent européen. La priorité est aux économies budgétaires.

Replacées dans l’évolution globale des dépenses de défense de ces dix dernières années, les récentes restrictions budgétaires renforcent le sentiment d’une Europe qui se refuse à se donner les moyens de devenir un acteur global. Les Européens seraient ainsi entrés dans cette « fin de l’Histoire » annoncée par le philosophe Francis Fukuyama dans les années 1990. Les recompositions bouleversant les anciennes hiérarchies de puissance, l’émergence désormais nette de nouveaux centres de pouvoir hors du monde occidental et l’augmentation générale des dépenses de défense sont pourtant autant de facteurs d’instabilité.

Près d’un an après l’adoption du traité de Lisbonne et à l’heure où les membres de l’OTAN négocient un nouveau « concept stratégique », les mois qui viennent seront l’occasion de s’interroger – une nouvelle fois – sur la place et les ambitions de l’« Europe de la défense ». La présente note ouvre une série de publications dans le cadre d’un programme de recherche intitulé « Défense et Sécurité : le coût de la non-Europe ». Elle s’inscrit dans la perspective du débat sur l’avenir de l’OTAN et de l’Europe de la Défense en dressant un état des lieux de l’évolution des politiques de défense des États membres de l’UE ces dernières années, ainsi que des perspectives offertes par le traité de Lisbonne.