La « question d’Occident »

Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More

18 octobre 2010 • Analyse •


Les 18 et 19 octobre 2010 se tiendra à Deauville un forum entre les dirigeants français, allemands et russes. Il peut être vu comme une étape vers le prochain sommet atlantique (Lisbonne, 18-19 novembre 2010). En décembre, une réunion de l’OSCE puis un sommet UE-Russie suivront. La « question d’Occident » recouvre les multiples enjeux abordés dans ces différents forums et organisations. L’enjeu central porte sur la cohésion occidentale et la capacité à agir de conserve pour relever les défis d’un monde polycentrique, hétérogène et déséquilibré.


La notion d’Occident renvoie à l’histoire multiséculaire d’une aire de civilisation aux limites variables et incertaines, à un club de « démocraties de marché » qui partagent une commune philosophie des valeurs ainsi qu’à une représentation géopolitique globale chargée de puissants affects. Géographiquement, cette communauté de civilisation rassemble l’Europe et l’Amérique du Nord mais aussi l’Australie et la Nouvelle-Zélande, situées aux antipodes, voire même l’Etat d’Israël considéré par ses voisins comme une extension de l’Occident au Proche-Orient. Lorsque la Guerre froide s’est achevée par la décomposition du bloc soviétique, les Etats-Unis semblaient en mesure d’inaugurer une nouvelle ère occidentale. Les conséquences des guerres en cours (Irak et Afghanistan), la crise financière de l’automne 2008 et les difficultés des économies de la sphère euro-atlantique remettent en cause la capacité des Occidentaux à définir les formes d’un monde en effervescence.