Finances publiques, fiscalité, modèle social · Les vieilles recettes de François Hollande

L’Institut Thomas More décrypte la politique économique de François Hollande en analysant 19 de ses propositions économiques et sociales

Mars 2012 • Analyse •


Alors que la crise de la dette, suivie de la dégradation de la note française par Standard & Poor’s, était à son apogée en janvier dernier, la question des finances publiques et des remèdes à y apporter est presque totalement absente du débat présidentiel. A quatre semaines du premier tour, François Hollande reste, malgré une remontée de Nicolas Sarkozy, le favori des sondages. Que propose-t-il ? Quelles sont ses solutions ?


Les Français le répètent sondage après sondage : la campagne présidentielle 2012 ne les intéresse pas beaucoup. Effet de la crise, des peurs et des crispations qu’elle provoque, d’une actualité qui chamboule les agendas ou de l’incapacité des candidats à offrir des réponses crédibles aux attentes exprimées, force est de constater que le débat ne se focalise pas sur les grands sujets d’inquiétude des Français : chômage, pouvoir d’achat, pauvreté, avenir de la jeunesse – seule la sécurité est revenue sur le devant de la scène à la suite du drame de Toulouse.

Une question majeure est notamment presque totalement absente des interventions des principaux candidats : celle des finances publiques. La crise des dettes souveraines, suivie de la dégradation de la note française par Standard & Poor’s en janvier dernier, sont comme oubliées et les semaines de campagne passent sans que soient posées les questions pourtant cruciales qui attendent le prochain président, quel qu’il soit, dès son installation à l’Élysée en mai prochain. La question n’est pourtant pas mince et ne se résume pas à un problème comptable : elle interroge le « modèle français ». Derrière la montagne de la dette se profile l’Everest de notre modèle social. Seule sa refonte permettra d’engager l’impérative baisse de la dépense publique.

En rendant son rapport annuel le 8 février dernier, la Cour des comptes a en effet rappelé que seules des mesures d’économies permettront de réduire sérieusement le déficit budgétaire. Elle précise que la dette de l’État atteindra 90% du PIB en 2012 tandis que les prélèvements obligatoires dépasseront en 2013 le record de 1999 (44,9%). De même le FMI appelle-t-il à des mesures similaires, à quoi il ajoute que des mesures additionnelles seront nécessaires d’ici 2013 pour maintenir la soutenabilité de la dette publique. Ne pas mettre en œuvre de telles mesures entraînerait une augmentation de la dette qui pourrait atteindre 91% du PIB contre les 85% prévus en 2014. Les instances nationales et internationales s’accordent donc sur la nécessité de réduire les dépenses. Pourtant, les candidats à l’élection présidentielle ne semblent pas prêter une très grande attention à ces avertissements.

Parmi eux, François Hollande demeure le favori des sondages à quatre semaines du premier tour. C’est la raison pour laquelle l’Institut Thomas More a fait le choix d’évaluer son programme sous l’angle de la dépense publique, de la fiscalité et du modèle social. Nous avons retenu 19 propositions, dont 16 sont issus de son programme Mes 60 engagements pour la France et 3 ont été formulées postérieurement. Pour chacune, nous donnons une analyse chiffrée, reprise d’observateurs ou de think tanks crédibles et reconnus, et une mise en perspective qualitative ou quantitative de la proposition.

Résultat : François Hollande propose, pour l’essentiel, les vieilles recettes du « toujours plus » – d’État, de dépenses publiques, d’impôts, de réglementation – qui ont conduit la France à une situation de croissance structurellement faible, de chômage structurellement haut et de perte de confiance dans l’avenir. Le flou domine et les idées neuves sont rares dans un programme inspiré par une vision statique des dynamiques économiques et sociales, qui n’est vraiment plus de saison devant les défis qui s’annoncent.