14 mars 2012 • Analyse •
Le 4 mars Vladimir Poutine, Premier ministre sortant, est élu sans surprise dès le premier tour de scrutin avec près de 64% des voix, à la présidence de la Fédération de Russie. De facto, il s’agit plutôt d’une réélection. Après une pause constitutionnelle réglementaire entre deux mandats successifs, l’homme fort de Russie depuis 12 ans retrouve son siège présidentiel pour, cette fois, un mandat de 6 ans. La mécanique électorale paraît parfaitement huilée, pourtant il règne un parfum d’incertitude à Moscou. Les déclarations péremptoires du Président élu, le soir de sa victoire, qualifiant ce scrutin « d’élection la plus propre de toute l’histoire de la Russie » et précisant que « nous avons gagné dans un combat ouvert et impartial », cachent mal le besoin d’affirmer avec force sa nouvelle et apparente légitimité. Les fraudes, selon les observateurs indépendants de l’organisation russe Golos, ont été massives. Le candidat communiste Guennadi Ziouganov, arrivé deuxième avec 17% des voix, a d’ores et déjà annoncé qu’il ne reconnaîtrait pas le résultat. Quant à l’opposition hétéroclite qui s’était rassemblée il y a trois mois pour contester les élections parlementaires, elle reste largement mobilisée.