Crise de l’euro · Les trois scénarios du référendum grec

Paul Goldschmidt, membre du Conseil d’orientation de l’Institut Thomas More

Juin 2015 • Note d’actualité 33 •


Il reviendra aux historiens de débattre et de déterminer les responsabilités d’une tragédie (grecque) annoncée et dont personne ne peut encore voir avec clarté les conséquences. Ce qui est certain, c’est que la crise se déroule en temps réel sur nos écrans, ne laissant ni aux acteurs ni aux spectateurs le temps nécessaire pour appréhender les enjeux. Exposées à l’immédiateté des évènements, les décisions prises dans la précipitation provoquent des réactions en chaîne qui, souvent, ont des effets auto-réalisateurs qui échappent à tout contrôle.

Ainsi, l’annonce brutale, le vendredi 26 juin, du recours à un référendum visant à renforcer la position de négociation du gouvernement grec en faisant avaliser par l’électeur le refus du plan de stabilisation proposé par les « créanciers », s’est transformé, comme souligné par le Président de la Commission, en une consultation qui déterminera la possibilité du maintien du pays au sein de l’UEM où l’inexorabilité de sa sortie.

Si personne ne conteste la légitimité démocratique d’un référendum comme expression libre de la volonté de l’électeur, cette légitimité ne s’étend pas au-delà du périmètre de ceux qui sont appelés à s’exprimer. Ainsi, la décision de sortir de l’Eurozone est effectivement entre les mains des Grecs en cas de victoire du « non », alors que, si le « oui » l’emporte, les conditions nécessaires au maintien de la Grèce en son sein dépendent tout autant d’un accord avec les créanciers – soit les autres pays membres.